Les pluies de mousson et les cours d'eau en crue en Inde ont affecté plus d'un million d'habitants dans la région de l'Assam (nord-est). Au Bihar, les inondations
ont déplacé environ trois millions de personnes et fait au moins 90 morts. Au Bangladesh voisin de nouvelles zones sont submergées. Depuis que la mousson a débuté en juin en
Asie du Sud, un millier de personnes ont péri dans les inondations, la plupart en juillet dans l'Etat indien d'Uttar Pradesh
(nord).
Eléphants et rhinocéros ne sont pas les derniers à s'enfuir sous les intempéries.
Le parc national de Kaziranga, inondé par suite d'une crue du fleuve Brahmapoutre abrite plus de la moitié de la population mondiale de rhinocéros à une corne. Deux bébés rhinocéros au moins se
sont noyés et un troupeau de cent éléphants a été chassé de son secteur par les inondations, selon des forestiers.
En France, la migration des éléphants a une toute autre ampleur. On sait l'éléphant doué d'une prodigieuse mémoire de la famille. C'est sans doute la principale
raison qui explique que, à la fin de l'été, les différentes familles se sentent mues par un puissant mouvement de regroupement qui les pousse à partir vers le midi ; prolongeant ainsi
la vacance estivale d'août par une ultime transhumance annuelle vers le soleil.
Les partis, les syndicats, les altermondialistes se retrouvent de la Rochelle (PS), à Port Leucat (LCR), à Royan (UMP), Saint Raphaël (MODEM) ou à Toulouse (Verts). Seul le Medef semble bouder le
soleil pour se réfugier dans les précaires bâtiments de l'Ecole Polytechnique de Palaiseau.
Le but de ces rassemblements en troupeaux homogènes est de préparer les combats au cours desquels s'affronteront les chefs de ces éphémères peuples nomades qui hantent nos cités.
Les coutumes cependant diffèrent d'une tribu à l'autre. Par exemple, au cours du dernier week-end, les médias se sont longuement étendus sur cette espèce particulière que sont les éléphants
roses. Leur rassemblement annuel semble, vu de l'extérieur par un observateur réceptif aux messages télévisuels, avoir pour unique objet de préparer les luttes des femelles et des mâles qui
prétendent diriger l'ensemble du troupeau. Eternelle bravitude des vizir(e)s en quête d'un honorable califat.
Parades aux chefs potentiels et rituels courtisans, démonstrations d'allégeance et de réconciliation, stratégies d'alliances et constitution des clans, émissions de rumeurs et mouvements
d'humeur...émaillent en couliises ces séjours agrémentés de discours à l'adresse de la famille toute ensemble réunie. Le tout couronné par le rituel de clôture qui consiste en appels à la
cohésion, et déclarations consensuelles et rassurantes pour la troupe revigorée et venue là pour fourbir de décisifs arguments en vue des campagnes à venir.
D'autres tribus se regrouperont à leur tour le week-end prochain pour se compter, célébrer leur cohésion interne et leur détermination à préserver la pureté de leurs idéaux (Révolution,
Réforme, Restauration...), et désigner à leur tour l'ennemi à la vindicte militante.
A Paris, le Défilé indien de Ganesh,
l'éléphant fils de Shiva et Pârvati, a parcouru dimanche dernier en un pieux cortège chamarré et parfumé d'encens, les rues du XVIIIème arrondissement.
Ganesh, « le seigneur des troupes de divinités » est le dieu de la sagesse, de l'intelligence, de l'éducation et de la prudence, le patron des écoles et
des travailleurs du savoir. C'est le dieu qui lève les obstacles.
Si Ganesh pouvait intercéder auprès des Vieux Eléphants des différentes familles politiques qui président aux destinées de notre peuple pour lever les
obstacles à l'instauration d'un peu plus d'humilité et de dignité, d'un peu moins d'esprit sectaire, d'un peu de cohésion et d'esprit d'équipe. Et pourqioi pas d'un peu plus de tolérance et
de fraternité entre français ? Ah quel beau plan B ce serait !
Plume Solidaire
Sources : GUWAHATI, Inde (Reuters) - Par Biswajyoti Das Reuters - Mardi 2 septembre ; wikipedia