Commentaire de Patrick à la lecture du
Musée des lettres : la collection
Xavier
J'ai lu plusieurs autres "articles".
Je suppose que ces exemples de situations "extraordinaires" cachent une multitude de situations moins complexes même si dans ta relation d'écrivain public à personne en demande d'aide, aucune rencontre ne peut sans doute être qualifiée d'ordinaire.
Mes réactions sont multiples ... au regard de la dizaine de dossiers que j'ai lus ...
Les demandeurs sont souvent d'origine étrangère, à tout le moins d'une culture étrangère et notamment africaine. Sans doute le reflet de la population du 19ème. Il faut comprendre ce qui est demandé, établir la confiance, s'acculturer de l'autre, définir le cadre de l'aide qui peut être apportée et le faire comprendre.
Certains dossiers sont d'une grande complexité, notamment l'histoire de l'hôtelier, dupé par ses compatriotes chinois. Cette histoire est violente, les personnages sont toxiques, et la victime naïve. Mais comment fait l'écrivain pour ne pas être dupé et manipulé ? Tout un métier ... La clef est sans doute dans la capacité d'être très vite très clair dans sa tête sur le champ de l'aide qui peut être apportée. Je repense à Kristina en écrivant cela.
Les histoires de familles africaines sont caricaturales, les manipulations et les tromperies pour bénéficier de la nationalité française paraissent sans fin. En regard, l'histoire de Mon légionnaire parait simple, et celle des Violences policières facile à comprendre. Concernant cette dernière, c'est un film noir où l'on voit comment une intervention ayant pour origine une suspicion de violence conjugale dérape en violences incontrôlées.
En te retournant, en vrac, ces réactions, je mesure toute la difficulté de l'écrivain pour prendre la place juste et apporter l'aide appropriée. Tu n'es pas là pour juger, mais juste pour formaliser l'écrit que le demandeur ne sait pas réaliser lui-même. L'écrivain n'est pas non plus un avocat.
Je n'ose imaginer le temps que doit prendre ce "sacerdoce". Comment ne pas être envahi à la fois par ces misères, ces manipulations ? Comment être bien adapté face à cette multitude culturelle ? Mais quelle richesse cela doit représenter pour l'écrivain. Je suppose qu'il doit y avoir des techniques de gestion, de conduite d'échange qui doivent être partagées par les écrivains.
Au regard de tout cela, je comprends combien il t'apparaissait facile d'échanger avec Antoine.
(…)
Amitiés
Patrick