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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 18:00


Je me suis lancé à la poursuite de mes Perdu(e)s de vue.


Il y a celles et ceux qui disparaissent et il y plusieurs façons de le faire.


Il y a ceux qui réapparaissent spontanément et c’est une joie.


 

P1020179.JPG

 

 

Eté 2009 - pique-nique AIDEMA19 : apparition sur la pelouse des Jardins d'Eole

 


D’abord P… qui avait de gros soucis. Il a démissionné intempestivement de ces deux petits jobs.


L’un des ces employeurs lui réclame une somme rondelette qu’il n’a pas les moyens de lui rembourser. Consultation juridique, réflexion, décision, lettre à l’employeur…Il n’a à présent qu’une idée : partir au Maroc chez des amis pendant quelques mois pour changer d’air.


Et cette dame âgée algérienne, dont nous avons tenté de retrouver l’adresse en vain un soir dans le froid à 20h00 après notre permanence. Et la voilà qui revient toute souriante avec son compagnon avec l’explication qui nous manquait concernant son logement. Nous ne comprenions pas pourquoi elle nous disait qu’elle ne payait pas de loyer. La raison provient d’un jugement qui fait suite à une plainte de plusieurs locataires contre le propriétaire de cet hôtel insalubre. Jugement qui les dispense de payer leur loyer depuis le mois d’octobre. Alors voilà que notre couple entame une procédure contre le propriétaire - demande d’aide juridictionnelle – pour demander le remboursement des loyers trop payés (2300€) depuis le prononcé du jugement au bénéfice des autres locataires .


Il y a ceux que je retrouve à distance.


Concernant Monsieur K, j’ai pris un coup de sang un matin (5 mars). J’appelle le Commissariat du 19ème arrondissement pour demander comment procéder pour retrouver une personne proche qui disparaît sans donner de nouvelle. L’agent me demande ses coordonnées et m’informe qu’il envoie une patrouille.


Une heure plus tard, coup de téléphone du Commissariat. Les policiers n’ont pas vu de boîte à lettres à son nom, ont fait le tour des étages et constaté qu’il n’y avait plus d’occupants dans l’immeuble.


La bonne nouvelle c’est qu’en appelant le service social de l’organisme de logement qui le suivait nous avons appris qu’une assistante sociale avait aperçu Monsieur K dans le quartier. Il a également reçu et accepté une lettre recommandée à laquelle il n’a pas donné suite. L’assistante sociale nous informera si elle a d’autres nouvelles.


Il est donc bien en vie, et à Paris. Nous sommes prêts à l’accueillir et à le soutenir s’il désire nous revoir. C’est tout ce que nous voulions savoir.

 

 

 

Et il y a ceux qui s’envolent avec le vent.


Alain ne répondait plus au téléphone – plus d’abonné au numéro -, mail sans réponse depuis  le 21 mai 2008 :


« Je reçois tes messages et ne prends pas le temps de t'écrire, pas sympa.

Une chose importante dans ma vie, rencontré une copine, belle relation. Sinon séjour de 6 semaines dans le centre de rééducation cardio-pulmonaire où j'étais allé après mon opération (importantes difficultés respiratoires fin 2007). Très motivé, cela m'a fait un bien fou, que j'essaie d'entretenir ici (vélo, piscine, tir à l'arc). Globalement ça va, je profite de ma liberté. En PJ un aperçu photo.

On se voit un de ces jours?

Amitiés

Alain »


Impossible de le joindre.

 

Recherche sur l’Internet, appels et plusieurs messages à sa mère à La Forêt Fouesnant en Bretagne.


La réponse vient par une lettre manuscrite de sa sœur. Une lettre bien écrite, détaillée, sensible, pleine de tristesse et de désolation.


Alain est décédé un mois après mon père.


Il y avait un lien entre ces deux-là  : c'est à la suite d'une rencontre entre eux à la Capitainerie de Port La Forêt que j'ai pu revoir cet ami d'enfance à Paris.


 

Ses cendres ont été dispersées en septembre dans la baie de La Forêt Fouesnant, en face de la plage de nos jeux d'enfance, de nos fêtes nocturnes et de nos amours adolescentes. 


 

Pointe-Saint-Laurent.JPG

 

 


Les joies aident à surmonter la douleur

La mort nous dit qu’il faut aimer la vie

La vie finit toujours par la mort

A nos enfants nous donnons la vie

La vie est un cycle sans fin

Qui conjure la mort

 


J’ai dit

Plume Solidaire

 

 

 

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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 18:00
Ouf ça y est, j’ai signé la campagne NI UNE NI DEUX en mon nom personnel. Je ne me serais jamais autorisé à la signer au nom du Bureau de mon association de crainte d'être mis en minorité, et de perdre le poste de Président qui me colle à la peau . C'est que  je suis bien trop sensible aux honneurs pour outrepaser mes droits !




cimadelogo.jpg


Je m’en serais voulu aussi de ne pas avoir adhéré à cette campagne virtuelle qui flatte ma bonne conscience sans m'inviter à mettre la main à mon portemonnaie, en forme de hérisson. La quadrature du cercle citoyen en somme : demander à d'autres de faire ce que je vous ne faites pas sans que cela ne vous coûte en rien quoi que ce soit.

 


Le y qu'à, y faut qu'on, ils auraient dû...qui agrémente si bien nos réunions démocratiques.


Et voilà que j'accède enfin au statut de victime : démasqué, identifié, répertorié, fiché, hadopié (et à 2 mains !).


Simplement pour m’offrir le luxe du frisson virtuel du risque de l’engagement citoyen à bon marché ?


A un petit détail près cependant : si la marche est virtuelle la réalité de cette double violence faîte aux femmes ne l’est pas. Je la vois chaque semaine dans mes permanences d’écrivain public.


En ce moment c'est ma période haïtienne. Et pas plus tard que samedi dernier, j'ai reçu une dame toute pimpante qui nous est venue tout droit de Haïti il y pile poil dix ans. Avec son petit chapeau et sa popeline proprette on aurait dit qu'elle sortait de la messe.


Elle a pas de mari, elle a pas d'enfant. Elle vit chez sa cousine à Paris. Heureusement parce que de la famille, elle en a plus à Haïti. Dans son dossier ses démarches sont classées année par année dans un ordre impeccable.


Rien à trier

Tout est bien rangé

Dans l'armoire à papiers.


 

Un survol rapide des réponses à ses demandes de titres de séjour renouvelées  presque année après année avec une obstination touchante,  est éclairant, avec ou sans aide d'un avocat.


Rien à faire, c'est niet.


 

C'est pas une violence faîte aux femmes ça ?


 

Et puis il a celles qui ont subi de "vraies" violences physiques et morales...


 

Mais là je ne voudrais pas vous désespérer de lire Plumeacide au moment où vous vous préparez peut-être à prendre la route pour aller glisser sur des planches.


 

Vous y avez bien droit (moi non plus). Je vous casserais le moral et ce serait mauvais pour mon i-business (merci de cliquer sur la pub) pour financer mon prochain trek au Sahara.

 

 

J'ai dit


Plume Solidaire

 

 

 

 


Source :CIMADE


 

Déjà plus de 13 360 manifestants. Du 10 février au 28 mars, manifestons ensemble pour mettre fin à la double violence. Pour participer à la marche virtuelle, inscrivez vous. Cette manifestation virtuelle est une nouvelle forme de mobilisation qui permet à la fois, comme la pétition, de matérialiser son adhésion mais également de participer à des actions d'interpellation des pouvoirs publics. Cette manifestation sera le fil rouge de la campagne Ni une ni deux. Vous serez ensuite informé-e-s des actions d'interpellation des élus locaux, parlementaires et pouvoirs publics et invité-e-s à y participer.


 

> Voir la liste des manifestants

Je participe à la manifestation virtuelle et citoyenne pour exiger une véritable protection des femmes étrangères victimes de violences.

 


Les femmes étrangères subissent une double discrimination: en tant que femmes, elles sont confrontées à des discriminations spécifiques dans leur pays et en France; en tant qu’étrangères elles sont soumises à un ensemble de textes qui se révèlent, dans la pratique, plus restrictifs à leur égard. Le fait qu’elles soient étrangères fait trop souvent obstacle à la reconnaissance et à l’application de leurs droits fondamentaux. Cette violence institutionnelle vient prolonger les violences vécues en tant que femmes.

 


Il s’avère dès lors urgent de mettre en place une véritable défense des femmes étrangères victimes de violences. Pour cela, en tant que manifestant, j’invite les élu-e-s locaux et parlementaires à s’engager en signant la charte de la campagne Ni une ni deux et à tout faire pour que les droits soient respectés et leur assurer une protection effective :



- Je demande aux élu-e-s locaux de s’engager à améliorer la formation des personnels amenés à travailler auprès des femmes étrangères victimes de violences, tant dans les administrations, les juridictions, les commissariats et gendarmeries, que dans les organismes sociaux. Ces intervenants, par exemple, doivent être informés du droit des personnes en situation irrégulière à porter plainte sans crainte d’être arrêtées et expulsées et relayer l’information auprès des femmes concernées. Par ailleurs, nous nous engageons à sensibiliser l’opinion publique à la situation vécue par les femmes étrangères victimes de violences, par exemple, en proposant et facilitant la diffusion d’affiches sur cette question



- Je demande aux parlementaires de s’engager à garantir l’application de la loi et améliorer les dispositifs législatifs existants. Les pratiques telles que les refus infondés d’enregistrement des dossiers dans les préfectures, le maintien prolongé sous récépissés de demandes de titres de séjour, les procédures anormalement longues doivent cesser. Il est urgent de mettre un terme aux dysfonctionnements constatés dans les institutions et les administrations, notamment les préfectures.



- Je demande aux pouvoirs publics de s’engager collectivement à garantir une réelle protection pour ces personnes. Favoriser  ainsi l’accès aux droits, en permettant à toutes les femmes de porter plainte de manière effective en cas de violences, mais aussi en leur garantissant, et ce, quelle que soit leur situation administrative, l’accès aux droits sociaux et à l’aide juridictionnelle. Les femmes étrangères ayant subi des violences doivent être réellement protégées, suivies par une assistante sociale, mises à l’abri puis hébergées dans des structures adaptées ou des logements sociaux, et doivent pouvoir vivre avec leur-s enfant-s.

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5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 18:00




Parfois je concède à certains de mes visiteurs d'effectuer une démarche qu'ils me demandent en étant conscient que c'est peine perdue.


Tout en m'exécutant je m'informe sur la situation et je tente de leur expliquer, avec le plus de tact possible, les raisons pour lesquelles leur démarche ne peut aboutir.


Ce monsieur est haïtien; toute sa famille a disparu dans le seisme de Port-au-Prince au mois de janvier, à l'exception de 2 de ses neveux et 1 nièce qui errent dans les rues de la capitale.













Armé des meilleures intentions du monde, il décide par solidarité famililale de faire venir et d'adopter les trois enfants.



Pour ce faire il a contacté un avocat à Port-au-Prince qui se charge d'engager une procédure d'adoption et de lui envoyer les actes de naissance des enfants. Je n'ose pas lui demander s'il peut me dire si la Mairie - et le service d'état civil - où ont été déclaré les naissances, a été endommagé par le seisme...


Mon interlocuteur me tend un morceau de papier sur lequel est griffoné une adresse de courriel.



Pendant que je rédige le mail ci-dessous je lui explique que ce n'est pas parce que les français se sont montrés généreux au moment du seisme que l'état va nécessairement faciliter massivement les procédures d'adoption d'enfants haïtiens.



Sachant les procédures d'adoption lentes et complexes, je lui conseille de prendre contact avec les associations de résidents haïtiens à Paris pour s'informer des possibilités actuelles d'accueillir des enfants haïtiens, des démarches à engager, et de l'évolution de la situation au sein des familles adoptantes.


Je l'invite aussi à prendre contact avec des ONG présentes à Port-au-Prince pour faire en sorte que ces enfants soient hébergés et nourris et qu'il puisse garder le contact avec eux, envoyer de l'argent...



J'ai envoyé deux mails à l'adresse indiquée en la modifiant.


Mes deux mails ne sont jamais parvenus au destinataire.


J'ai dit


Plume Solidaire




Maître
 
Je suis écrivain public à Paris.
 
Je vous écris depuis mon adresse mail au nom de Monsieur .................. Marc André.
 
So numéro de téléphone est le 06 ........ et son adresse : Chez Madame ....... rue Alphonse Karr - 75019 PARIS.
 
Je vous transmets les coordonnées de mes nièces et de mon neveu pour engager une procédure d'adoption.
 
Nom : Dau.......
Prénom : Berlong
Date de naissance : 28 décembre 1993
 
 
Nom : .....
Prénom : Jose Cendia
date de naissance : 17 août 1993
 
 
Nom : ........
Prénom : Lourdjina
date de naissance : 28 février 2002
 






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Qui Suis-Je ?

  • : Plumeacide, écritures publiques et arts énergétiques internes chinois
  • : Plumeacide est une histoire de fraternité républicaine avec celles et ceux qui s'embrouillent avec les chiffres et les lettres. Au fil des années il est devenu aussi la mémoire visuelle de ma pratique des arts énergétiques internes.
  • Contact

Allo, y a quelqu'un là ?

 
Plumeacide poursuit doucement mais sûrement son voyage dans la blogosphère, et va vers sa deuxième millionième page visitée ! Mââgique !
 
  
2 objectifs et 10 règles pour l'écrivain public (vidéo 3'30)

 

 
 
Bonne visite et à bientôt
espère-je !
 
 

Pourquoi me bouge je ?

Le monde n'est pas
difficile à vivre à cause
de ceux qui font le mal,
mais à cause de ceux
qui regardent
et laissent faire

Albert Einstein

Le Film de l'immigration

  25839 71896

Un film de 40 minutes pour deux siècles d’immigration en France. 

 

Source :

Cité nationale de l'histoire de l'immigration