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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 10:19
J'ai reçu le mail ci-dessous hier, qui tombe à pic après mon retour de Bretagne que j'évoque dans mes derniers billets.

Mais l'obsession familiale est toujours là.

Etre attaché à une famille sarkozienne est une souffrance que j'assume par fidélité à mon passé. Le rejet des étrangers par ma fratrie a pour écho au fond de moi, le fait que je me sens étranger à cette culture dont je suis issu.

Dans cette culture, telle que je la perçois, les valeurs de travail, d'énergie "vitale" et d'ambition personnelle, de profit, de recherche du plaisir s'opposent frontalement à celles de la tolérance, de la fraternité et de la volonté de partager une communauté de destin.

Le but de la guerre idéologique de la sarkozie est l'écrasement par le ralliement ou la soumission des oppositions, à la volonté autoritaire et opaque d'une minorité dominatrice. La vision sarkozienne du monde est analogue dans son principe à celles, jadis du bloc soviétique, et plus récemment à celle des "néocoms" américains (néo conservateurs) dont elle est proche par le contenu.

C'est comme cela que je ressens la "chose".

Claude Levi-Strauss a écrit (je cite de mémoire) que "la culture est la circulation des biens, des affects et des femmes".

Parce que je le vis ainsi, les idées véhiculent des affects. J'aime mes idées d'amour, mes idées d'amour j'aime, mes idées j'aime d'amour. Et ce n'est pas parce je sais bien que ces idées sont en conflit avec celles que mon père nous a transmises, et que ma fratrie reproduit ; que je peux pour autant faire l'économie de la souffrance de "faire partie " de la famille tout en étant - par mon mode de vie, mes choix humanistes, mes actions...- la représentation symbolique mais bien réelle de "l'ennemi" à abattre !

Je sais, ce n'est rien, c'est pas grave, juste un moment un peu pénible, tout ira mieux demain, je suis adulte majeure et vacciné, un homme virile et solide... C'est qu'un bobo à l'âme, il faut positiver, tout est relatif...

Les idées ne seraient pas pour être vécues mais pour "faire salon", paraître, se donner le sentiment d'exister, vivre dans l'instant simplement pour soi-même, s'écouter, jouir de sa propre rhétorique ? Ou sont-elles des armes au service d'une idéologie ?

A mes yeux les idées sont le moteurs de l'action ; elle sont l'expression de la conscience et la partie émergée de l'inconscient ; elles traduisent notre passé, trahissent notre éducation...

L'idée est la spécificité de l'humanité, et les langues sont celle des hommes (des peuples).

Pour moi les idées servent à donner du sens à la vie, et le sens de la vie c'est d'abord le contrat social :  ce qui nous lie au-delà de ce qui nous sépare.
 

"Rien de plus relatif que la conscience de l'absolu" (je cite de mémoire) disait Einstein.

Alors prenons date et passons à autre chose.


Et merci Ségaline !

J'ai dit

Plume Solidaire


Respect...
L'Ecritoire ségaline

Je me suis lancée dans la périlleuse, heu je veux dire merveilleuse, aventure d'écrivain public, et c'est en faisant des recherches de sites sur cette noble profession que j'ai découvert votre blog: il détone tellement à côté des sites pompeux et suffisants de certains écrivains publics qui se bornent à ne rechercher que la publication de mémoires de leurs clients pour en tirer une quelconque gloriole personnelle au passage. Personnellement quand j'ai abordé cette activité c'est l'aspect social qui m'a d'abord intéressé: aider les gens, être à leurs côtés pour affronter les difficultés administratives et les soulager en traduisant et clarifiant leurs pensées, rendre un réel service, ce me semble être l'aspect le plus gratifiant de cette profession.

Actuellement je n'en suis qu'à la phase de publicité, prospection (j'ai découvert le marketing appliquée à soi-même, c'est horrible!)et compte me déclarer officiellement en janvier, et je trouve dans votre blog une mine infinie de renseignements essentiels. Alors un grand merci à vous et chapeau bas pour tout le travail que vous accomplissez auprès des "clients"(je n'aime pas trop ce mot).

lecritoiresegaline.com

le-blog-du-segala.over-blog.com


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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 00:00
En rentrant à pieds avec mon Epouse Unique et Préférée du cimetière  du Père Lachaize la semaine dernière, nous avons croisé la rue Villiers de l'Isle-Adam dans le 20ème.


Comte Auguste (qui n'a rien à voir avec l'inverse) Villiers de l'Isle-Adam, qui "exprime dans des contes à la limite du fantastique son désir d'absolu et son dégoût de la vulgarité quotidienne" (Petit Larousse). Un homme du XIXème avec lequel j'aurais certainement eu des affinités.


- Tu vois, il y a un monsieur qui habite cette rue qui vient à ma permanence. La dernière fois qu'il est venu, il m'a dit qu'il rentrait à 16 heures à l'hôpital pour se faire opérer d'une hernie discale. C'était ça ou le fauteuil roulant. Et à 15 h 30 il est reparti avec son gros sac noir en claudiquant.

J'ai pensé souvent à lui en me demandant si j'allais le revoir.

Et il était là ce matin ! Dans la salle d'attente avec un sourire jusque là !

Deux mois d'hospitalisation et en pleine forme.

Une fois dans le bureau ça se passe comme d'habitude : il parle, je ne comprends rien de ce qu'il me dit. Mais à sa manière de présenter ses courriers en me montrant les auteurs, les dates et les chiffres, je comprends tout. C'est un expert dans la gestion de ses allocations d'invalidité.

Et la cerise sur le gâteau, c'est une grosse cerise à 6 500 € ; qu'on a gagné après la dernière lettre.

Que du bonheur ce Georges ! Avec ses yeux qui brillent d'intelligence derrière ses lunettes.

Des comme lui on en redemanderait à toutes les permanences. Heureusement il y a aussi tous les autres, qui nous rappellent à l'ordre des multiples réalités auxquelles il faut, cas par cas, s'adapter.

Les loquaces et les taiseux, les grincheux et les récriminants, les  teigneux et les récalcitrants, les erratiques et les errants, les empathiques et les mal communicants, les précis et les vagues, les répétitifs et les dépressifs, les complexés et les sûrs d'eux, les délirants et les  victimaires, les naufragés (du pochon en plastique) et les oublieux, les dignes et les componctieux, les battants et les capituleux (en raze campagne), les manipulateurs et les généreux, les "Moi je sais ce qu'il faut faire" et les  "C'est toi qui sait mon Frère (Et ta Soeur ?), les marathoniens et les sédentaires, les "sans" (travail, ressource, domicile fixe, papiers, amour) et les  "avec", les procéduriers et les perdus, les normatifs, les zarbis et les "normaux"...Les heureux, les pas malheureux, les miséreux.

Avec tous en commun mal quelque part : à  la langue. Toujours à celle qui s'écrit, souvent avec celle qui se parle. L'écrivain public c'est celui qui soigne la langue.

Qui nous apportent d'autres satisfactions, plus discrètes, plus secrètes, multiples, toujours différentes. Qui nous cassent la tête , mais qui nous forcent à leur trouver des réponses; des solutions sans faux semblant. Qui parfois nous laissent vaincus, désarmés ; mais  nous questionnent sur nos limites, notre inachèvement, nous forcent à aller plus loin dans nos connaissances.

Etre écrivain public c'est accepter l'école de la vie, une remise en cause permanente de notre savoir être, de nos savoir faire, de nos savoirs.

Mais toutes et tous nous confortent dans la conviction de l'utilité pratique du service que nous rendons. Et de sa richesse humaine.

Que serait donc ces permanences si nous n'attirions qu'un public avec lequel nous nous sentirions à l'aise ?

Le début d'une forme de discrimination : négative. Or tout l'intérêt de notre approche c'est de servir l'intérêt général.

L'intérêt général de ceux qui sont en difficulté avec...l'intérêt général. C'est là notre "mission statement"...

J'ai dit


Plume Solidaire

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 15:52

 

 

 

 

La rentrée est déjà loin derrière nous et les permanences se sont enfilées l'une après l'autre comme sur un collier de perles aux multiples couleurs.


 

Notre élan du printemps ne perd rien de sa vigueur. D’abord parce que Plumeacide nous a permis de rencontrer Pauline qui vient renforcer le duo d’écrivains publics de l’association.


 

 

Je me réjouis aussi de voir s’étoffer la petite équipe d’usagers qui désire participer aux réunions au cours desquelles les idées et les initiatives qui viennent des uns et des autres s’organisent. Les inscriptions pour la visite du Musée des Arts Premiers dimanche prochain sont déjà closes. Les unes viendront avec une amie, les autres avec les enfants, un autre tout seul…On verra bien au Métro Belleville à 13 h 00 !

 

 

Et puis, il y a ces personnes que nous croyons disparues et qui nous reviennent. Je m’inquiétais pour Raoudha. Raoudha dont nous ignorions qu'elle voulait venir au pique-nique aux Jardins d’Eole. Elle avait tout préparé, et elle a du aller à l’hôpital. Raoudha, c’est la souffrance conjuguée au courage : polyarthrite + arthrose+ 2 hernies discales + insuffisance rénale. Beaucoup trop pour un seul organisme. Et s’il n’y avait que ça. Elle doit continuer à travailler et se déplace 3 jours par semaine du 19è au 16è arrondissement. Deux allers et retours de 1 h 30 par trajet par jour. Six heures par jour dans le métro !


 

Il y a Foulematou (voir "Chroniques des permanences page 12) qui a fait  son come back cette semaine ; ça faisait bien six mois que je ne l’avais pas vue. Elle viendra dimanche et ça me fait vraiment plaisir. Vous savez Foulematou, c'est la dame qui s’est faite escroquer 3000 € à la sortie de la messe un dimanche. Une somme qu’elle destinait à la sépulture de sa fille, seule rescapée de tous ses enfants du génocide rwandais ;  décédée le jour où elle devait aller chercher son visa pour venir voir sa mère en France.


 

Naoura, je ne l’avais pas reconnue l’autre jour. Sous ses airs de jolie grand-mère discrète elle cache une vie comment dire…? Bref elle pratiquait le plus vieux métier du monde, et elle voudrait que je couche ça avec elle sur le papier ; parce qu’il se trouve qu’elle était très proche d’une célèbre bande de malfrats qui a défrayée la chronique dans la capitale.


 

Et Banon alors ?

 


Banon est français d’origine malienne. C’est un pilier de l’association maintenant.

 


En septembre, pas de nouvelle, bizarre. Et voilà qu’il m’appelle il y a deux  semaines. Et bien Banon il rentrait du Mali la veille. Il avait réussi un coup d’enfer : se faire recevoir par le Consul de France à Bamako en personne.

 

Je sens que le jour approche où le fils de Banon français comme son père, va pouvoir venir vivre en France avec ses parents et ses frères et sœurs.

Et là Banon c’est pas des pâtisseries qu’il nous faire, c’est un banquet !


 

J’ai dit !


 

Plume Solidaire

 

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Qui Suis-Je ?

  • : Plumeacide, écritures publiques et arts énergétiques internes chinois
  • : Plumeacide est une histoire de fraternité républicaine avec celles et ceux qui s'embrouillent avec les chiffres et les lettres. Au fil des années il est devenu aussi la mémoire visuelle de ma pratique des arts énergétiques internes.
  • Contact

Allo, y a quelqu'un là ?

 
Plumeacide poursuit doucement mais sûrement son voyage dans la blogosphère, et va vers sa deuxième millionième page visitée ! Mââgique !
 
  
2 objectifs et 10 règles pour l'écrivain public (vidéo 3'30)

 

 
 
Bonne visite et à bientôt
espère-je !
 
 

Pourquoi me bouge je ?

Le monde n'est pas
difficile à vivre à cause
de ceux qui font le mal,
mais à cause de ceux
qui regardent
et laissent faire

Albert Einstein

Le Film de l'immigration

  25839 71896

Un film de 40 minutes pour deux siècles d’immigration en France. 

 

Source :

Cité nationale de l'histoire de l'immigration