Par Dominique Dardel, mercredi 3 octobre 2007
L’inquiétude des centres sociaux associatifs parisiens face au projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile.
Les centres sociaux associatifs parisiens, structures de proximité installées dans les quartiers les plus populaires de la capitale,
sont profondément attachés aux valeurs de respect de la dignité humaine, de solidarité, au droit de vivre en famille et pour chaque enfant le droit de vivre
avec ses parents adoptifs ou biologiques.
L’accroissement de la pauvreté (1) rend le travail avec les habitants de plus en
plus difficile à un moment où ces derniers connaissent tout à la fois une précarité économique croissante (emploi, logement), à laquelle, pour certains d’entre eux, se rajoute,
l’angoisse permanente face au développement des contrôles administratifs et policiers fondés sur le faciès supposant l’origine étrangère des
personnes.
De nombreux textes législatifs et réglementaires ont compliqué la vie des populations, et singulièrement celle des immigrés avec les
lois du 26 novembre 2003 et du 24 juillet 2006 relatives à l’immigration, les circulaires du 31 octobre
2005 suspendant pour la seule durée de l’année scolaire la possibilité d’expulser des familles et du 13 juin 2006 fixant des
critères pour une régularisation exceptionnelle de certains parents d’enfants scolarisés.
Aujourd’hui le nouveau cadre législatif qui se dessine avec le projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et
à l’asile en cours de discussion au parlement va rendre encore plus difficile voire impossible le regroupement familial facteur d’une
intégration réussie.
Les nouvelles exigences imposées par la loi en termes : - de connaissance de la langue et des valeurs de la République préalablement à l’arrivée en France, qui vont exclure les personnes les plus vulnérables et défavorisées (femmes, analphabètes), - de montant de ressources, de logement, - de renforcement des modalités du contrat d’accueil et d’intégration, - du recours à des tests ADN pour prouver la filiation, vont installer dans une plus longue durée voire une très longue durée la séparation des parents et leurs enfants.
Tout ceci va accentuer la précarité, la fragilité des habitants de nos quartiers et aggraver des situations que les centres sociaux vivent au quotidien aux côtés des familles, des jeunes, en les accompagnant dans la maîtrise de ce qui constitue la citoyenneté civile et sociale. Cette démarche exige un cadre respectueux des valeurs humaines dont l’Etat français doit être le garant, ce qui n’est pas le cas avec le texte en cours de discussion.
A Paris le 3 Octobre 2007,
- Fédération des Centres Sociaux de Paris - (FCS75)
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