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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 15:12

J’ai entendu que 80% des français affirment préférer Barack Obama à John McCain. Si en 2012 un candidat noir se présentait aux élections présidentielles en France, serait-il élu avec 80% des suffrages ?




La réponse, c’est Rama Yade, la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères et aux Droits de l’homme qui l’a apportée ce matin entre 8 h 20 et 8 h 30, dans l’émission
« Les Matins de France Culture ».

 

« Le système politique français n’est pas favorable à l’émergence d’un Obama français (…) on ne voit pas sur le terrain électoral émerger beaucoup de personnalités (…) Regardez les dernières législatives : il n’y a pas eu un seul élu issu de l’immigration (…) La France en est capable mais il y a eu un recul  qui n’est pas du au peuple français mais aux partis politiques qui sont conservateurs »

 

Dans ce domaine, nous en sommes donc réduits à constater que nous sommes encore loin des américains qui semblent jour après jour se rapprocher bel et bien de l’élection d’un noir à la tête de l’Etat fédéral. Américains qui ont pourtant élu le Président le plus représentatif des valeurs de la frange minoritaire la plus conservatrice de l’Amérique. Calamiteux Georges W Bush qui pourra tout de même s’honorer d’avoir eu deux collaborateurs noirs dans son équipe, Condeelizza Rice et Colin Powell.

 

Rien ne permet de croire aujourd’hui que cette situation inédite aux USA, un noir en situation d’entrer dans deux jours à la Maison Blanche, puisse se produire en France, à l’Elysée.

 

Si je partage l’avis de Rama Yade sur le fait que ce sont les partis politiques qui empêchent l’émergence des candidats de couleurs – j’ai été invité il y a deux ans à assister rue de Solférino au siège du Parti  Socialiste, à une réunion de l’élite française noire  des militants qui tentaient de s’organiser dans ce sens -, je n’en suis pas moins convaincu que les français ne sont toujours pas disposés à accorder majoritairement leurs votes à un candidat noir. Car si les USA ont connu l’apartheid nous avons eu la colonisation, dont les effets pervers ne cessent de perdurer.

 

La question de la couleur de peau de Barack Obama pour les français n’aurait qu’une importance secondaire si nous nous présentions sous le visage d’un peuple aussi ouvert et accueillant à l’égard des immigrés, et aujourd’hui des noirs, que semblent le devenir les américains. Et si les français ne venaient pas d’élire il y a un an et demi seulement à la tête de l’Etat un homme qui a prononcé le discours de Dakar. Discours qui exprimait au nom de la République Française et de tous les français, le contraire d’une attitude d’ouverture d’esprit, de tolérance ; une posture à l’opposé d’une conception égalitaire et fraternelle des relations entre français et africains. Rappelons aussi au passage que les français ont porté en 2002 le candidat du Front National au deuxième tour de l’élection présidentielle.

 

Hypocrisie, effet de mode, changement d’opinion sous l’influence du modèle américain ou schizophrénie ?

 

Je pense plutôt à une schizophrénie bien française entre la pulsion de la bonne conscience droits de l’hommienne, et la cécité concernant les véritables enjeux de cette élection pour l’Amérique et pour l’humanité. Eternelle aptitude à voir les choses superficiellement, à nous rallier au conformisme du jour, sans être vraiment concerné. Formidable inconséquence du sens commun…

 

 

Car la question c’est de savoir en quoi la couleur de peau d’un citoyen américain sorti de l’une des grandes universités – Harvard (Massachusetts) - qui forment (formatent ?) l’élite politique et économique des Etats Unis – et on sait à quelle vitesse, comme en France leurs anciens élèves passent d’un secteur à l’autre -, a à voir avec les aptitudes, incontestables au demeurant en qui concerne Obama, à diriger la première puissance mondiale.

 

 

Et le premier enjeu – aveuglant s’il en est – de l’élection américaine, sera la capacité de Barack Obama, s’il est élu, à administrer des remèdes efficaces à la crise financière et économique partie des Etats-Unis ; crise dont la source est le déficit abyssal de la balance des paiement américaine.

 

 

Le socialisme français faisait croire aux pauvres qu’ils deviendraient riches en travaillant moins ; le résultat c’est l’accroissement considérable des inégalités, de la pauvreté et le retour de la misère en France. Le libéralisme américain a expliqué aux pauvres que en fait ils étaient riches, et qu’ils pouvaient emprunter à taux variable sans compter. Le résultat fut la crise immoblière et financière  aux USA, exportée ensuite à toute la planète.

 

Si Barack Obama le noir est élu ce premier mardi de novembre 2008, il devra apporter la preuve que, ni sa couleur de peau ni ses origines n’ont d’influence sur la construction de l’avenir économique et politique planétaire, dont il sera l’un des principaux maître d’œuvre.

 

 

Plume Solidaire

 

Prochain article à paraître : l’illettrisme aux Etats Unis

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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 16:29

«Le Voyage du fils», roman d'Olivier Poivre d'Arvor. Grasset, 248 p., 16,90 €.


La dernière occasion que j'ai eue d'évoquer la mémoire de Madame Chulan Zhang, c'était le 25 décembre dernier : Bon Nôel Mme Chulan Zhang


Que le frère de notre célébrité nationale s'intéresse aux sans-papiers en abordant avec sensibilité, et une intelligence saluée par certains critiques, un fait divers difficile à évoquer en raison de ses références au contexte national actuel, c'est assez réconfortant.

Précisons qu'il oeuvre aussi dans l'audiovisuel en qualité de Directeur contesté, d'après les mauvaises langues du site bakchich.info, de "Cultures France" depuis 1999, l'opérateur culturel du Ministère des Affaires Etrangères.

Les PDA, une fratrie éminamment culturelle et médiatique. Bref une marque indissociable du PAF.

Et alors ?

Et alors ça n'interdit pas non plus d'avoir du talent !

Plume Solidaire


 



 

Les faits divers ont souvent inspiré les écrivains. Olivier Poivre d'Arvor a été particulièrement marqué par le destin tragique d'une immigrée chinoise d'une cinquantaine d'années, en situation irrégulière, habitant dans le quartier de Belleville à Paris. L'an dernier, elle s'est défenestrée parce qu'elle a cru à l'arrivée d'un contrôle de police, un contrôle qui ne la visait pas. Ce geste désespéré est le point de départ du livre. Le fils de la Chinoise, vingt ans, vient chercher les cendres de sa mère. Jusqu'ici, tout est rigoureusement vrai.


Ensuite, l'auteur se laisse emporter par son imagination. Et l'on se retrouve au sein d'un roman polyphonique où Poivre d'Arvor épouse, tour à tour, la personnalité de trois narrateurs aux destins entremêlés. Wen Dong, le jeune Chinois, que l'on suit dans son errance à travers Paris. Il y a Anne Latour, la quarantaine, qui réalise un documentaire sur Marguerite Duras : elle a une folle envie d'avoir un enfant, et peur que ce soit trop tard. On croise un autre homme, un écrivain pressé, généreux, célibataire : Schwartz veut à tout prix aider Wen Dong, et dans ce but, soulève des montagnes. Le récit, tenu par un véritable suspense, est également traversé par la figure de Duras.



Mais ce sont les trois portraits qui constituent la vraie réussite de ce Voyage. On s'attache aux deux hommes et à cette femme. Selon sa sensibilité, on penchera vers l'un ou l'autre (Anne Latour est vraiment attirante, dans ses peines, ses contradictions et sa volonté ; on a envie d'être l'ami de ce Schwartz). Le grand mérite est qu'ils semblent tous trois créés de chair, de sang et de sentiments. Sans doute, l'usage du « je » accentue-t-il ces impressions. Chacun porte un symbole. À travers ce jeune Chinois, on découvre Paris avec un autre regard - l'idée est simple, mais efficace : qui, aujourd'hui, regarde encore les « lumières » de la ville ? On découvre aussi, par le biais de la rencontre amoureuse entre Anne Latour et Wen Dong, le fossé culturel qui se creuse entre la Vieille Europe et l'Asie émergente. À propos de son amant, la documentariste s'interroge : peut-on partager sa vie avec « quiconque n'aurait pas vécu notre vie en Europe, ne posséderait pas notre bibliothèque, n'aurait pas vu nos films au Quartier latin » ? La question reste ouverte.

Le Voyage du fils d'Olivier Poivre d'Arvor Grasset, 248 p., 16,90 €.

Le choc des civilisations

Stéphane Hoffmann
29/08/2008

.


 

Soit un couple d'intellectuels parisiens un tantinet caricaturaux, donc très bien vus : elle réalise un film sur Marguerite Duras (impayables citations, d'une pompeuse insignifiance, de la susnommée) ; lui est un « droits-de-l'hommiste » récemment converti au bouddhisme. Venant de se séparer, probablement en manque de sensations, tous deux se prennent de passion pour Fan Wen Dong, jeune homme venu de Chine récupérer les cendres de sa mère, défenestrée à Belleville pour échapper à un contrôle de police qui ne lui était pas destiné. A tour de rôle, chacun prend la parole. Les récits des deux Français, aussi convenus que leurs auteurs, sont impayables. En contrepoint, il y a Fan Wen Dong, simple, drôle et poignant. D'une voix juste, pudique et sensible, il raconte le rêve français, son amour et son respect pour sa mère au destin si triste, et ses impressions de Paris : promenades dans la capitale française, récits que sa mère lui en faisait au téléphone, désillusions, rencontres avec les clandestins, cet oiseau qu'il achète quai de la Mégisserie, tout cela est très beau. Fan Wen Dong est un magnifique personnage, tout en finesse. Lui seul suffit à émouvoir, et on ne peut que rire de bon coeur des deux lourdauds français qui plastronnent et jabotent dans ce roman, le premier écrit en solo par Olivier Poivre d'Arvor depuis une douzaine d'années. Retour gagnant.

Bon

 


Petit rappel de la situation
 

A l'appel de ses amis, chinois résidents français, régularisés ou encore « sans papier » et de tous les humanistes de toutes nationalités.

Chulan Liu s'est défenestrée le jeudi 20 septembre 2007, à  Paris dans le 10ème arrondissement. Elle est morte le lendemain à  l'hôpital dans l'indifférence générale, hors des traditionnels et rares appuis des migrants : RESF, MRAP,

La terreur inspirée par la police en est la cause, même si le jour de l'intervention, les policiers se sont rendus à  son domicile pour une autre personne.

Aujourd'hui, les migrants asiatiques - et les autres - se sentent de plus en plus traqués dans les rues de Paris et de bien d'autres villes de France. Ce climat de peur,
qui rappelle une autre époque, ne touche pas seulement les sans papiers.

Chulan Liu, victime d'un système de quota, a vécu comme des milliers d'individus de cette minorité silencieuse, de familles, d'enfants, dans la peur, alors que les chinois de France apportent au pays par leur travail et leur énergie, de nombreux liens commerciaux et culturels avec la Chine, d'importants investissements financiers et humains et méritent dans ce sens d'être respectés et accueillis dignement.

Cette mort suscite l'indignation de tous les humanistes. Le consulat de Chine nous a reçu, et le
silence du gouvernement français sur cette affaire - qui vient après d'autres drames et qui en annonce d'autres - est choquant.

Venez marcher avec nous, silencieusement, à  la mémoire de Chulan Liu (habillé de noir avec des bougies).

Les amis de Chulan Liu.

Contact :

  • Liwen Dong
  • Directeur de l'Association Hui Ji.

 

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5 septembre 2008 5 05 /09 /septembre /2008 10:51

Les pluies de mousson et les cours d'eau en crue en Inde ont affecté plus d'un million d'habitants dans la région de l'Assam (nord-est). Au Bihar, les inondations ont déplacé environ trois millions de personnes et fait au moins 90 morts. Au Bangladesh voisin de nouvelles zones sont submergées. Depuis que la mousson a débuté en juin en Asie du Sud, un millier de personnes ont péri dans les inondations, la plupart en juillet dans l'Etat indien d'Uttar Pradesh (nord).


Eléphants et rhinocéros ne sont pas les derniers à s'enfuir sous les intempéries.





Le parc national de Kaziranga, inondé par suite d'une crue du fleuve Brahmapoutre abrite plus de la moitié de la population mondiale de rhinocéros à une corne. Deux bébés rhinocéros au moins se sont noyés et un troupeau de cent éléphants a été chassé de son secteur par les inondations, selon des forestiers.

 

 


 

 

En France, la migration des éléphants a une toute autre ampleur. On sait l'éléphant doué d'une prodigieuse mémoire de la famille. C'est sans doute la principale raison qui explique que, à la fin de l'été, les différentes familles se sentent mues par un puissant  mouvement de regroupement qui les pousse à partir vers le midi ; prolongeant ainsi la vacance estivale d'août par une ultime transhumance annuelle vers le soleil.


Les partis, les syndicats, les altermondialistes se retrouvent de la Rochelle (PS), à Port Leucat (LCR), à Royan (UMP), Saint Raphaël (MODEM) ou à Toulouse (Verts). Seul le Medef semble bouder le soleil pour se réfugier dans les précaires bâtiments de l'Ecole Polytechnique de Palaiseau.


Le but de ces rassemblements en troupeaux homogènes est de préparer les combats au cours desquels s'affronteront les chefs de ces éphémères peuples nomades qui hantent nos cités.


Les coutumes cependant diffèrent d'une tribu à l'autre. Par exemple, au cours du dernier week-end, les médias se sont longuement étendus sur cette espèce particulière que sont les éléphants roses. Leur rassemblement annuel semble, vu de l'extérieur par un observateur réceptif aux messages télévisuels, avoir pour unique objet de préparer les luttes des femelles et des mâles qui prétendent diriger l'ensemble du troupeau. Eternelle bravitude des vizir(e)s en quête d'un honorable califat.


Parades aux chefs potentiels et rituels courtisans, démonstrations d'allégeance et de réconciliation, stratégies d'alliances et constitution des clans, émissions de rumeurs et mouvements d'humeur...émaillent en couliises ces séjours agrémentés de discours à l'adresse de la famille toute ensemble réunie. Le tout couronné par le rituel de clôture qui consiste en appels à la cohésion, et déclarations consensuelles et rassurantes pour la troupe revigorée et venue là pour fourbir de décisifs arguments en vue des campagnes à venir.


D'autres tribus se regrouperont à leur tour le week-end prochain pour se compter, célébrer leur cohésion interne et leur détermination à préserver la pureté de leurs idéaux (Révolution, Réforme, Restauration...), et désigner à leur tour l'ennemi à la vindicte militante.

  


 

 

 

 

A Paris, le Défilé indien de Ganesh, l'éléphant fils de Shiva et Pârvati, a parcouru dimanche dernier en un pieux cortège chamarré et parfumé d'encens, les rues du XVIIIème arrondissement.


Ganesh, « le seigneur des troupes de divinités » est le dieu de la sagesse, de l'intelligence, de l'éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir. C'est le dieu qui lève les obstacles.

 

Si Ganesh pouvait intercéder auprès des Vieux Eléphants des différentes familles politiques qui président aux destinées de notre peuple pour lever les obstacles à l'instauration d'un peu plus d'humilité et de dignité, d'un peu moins d'esprit sectaire, d'un peu de cohésion et d'esprit d'équipe. Et pourqioi pas d'un peu plus de tolérance et de fraternité entre français ? Ah quel beau plan B ce serait !


Plume Solidaire


Sources : GUWAHATI, Inde (Reuters) - Par Biswajyoti Das Reuters - Mardi 2 septembre ;  wikipedia

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Un film de 40 minutes pour deux siècles d’immigration en France. 

 

Source :

Cité nationale de l'histoire de l'immigration