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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 17:00

 

J’ai écrit ce texte entre 1995 et 2000. 

« L’année du crocodile, chronique divertissante d'une ville de banlieue » est une succession de tableaux de la vie à Thébeauville, caractérisée par l’abondance de ses populations d'origines étrangères et la diversité de  leurs cultures. 

La ville va connaître un bouleversement politique après la défaite des Rospoints et l’arrivée à la Mairie du Marquis de la Rupée.

La chronique est construite autour de trois moments : avant, pendant et après la campagne électorale.

L’ensemble de la période est vue à travers le regard de Victorem, Directeur des Fêtes et des Divertissements ; acteur et témoin de cette restauration bonapartiste locale. 

J’ai dit

Plume Solidaire

 

 


 

 

 

 

LES SIRENES DE BABEL OUEST -1

 

L a fête fut ouverte un samedi.

 


On avait commencé par creuser des tranchées comme on faisait dans les champs en province pour préparer la noce. On enleva les pavés de la place sur une largeur de deux bottes et l’on creusa jusqu’à la hauteur des genoux. Les invités pouvaient donc s'asseoir sur le sol, les pieds reposant au fond de la tranchée, en se faisant face de part et d’autre de la " table" : une bande de cinq à huit pavés. On répéta l’opération sur plusieurs longueurs parallèles et sur toute la surface de la place.


 

A la perpendiculaire des tranchées, on fit disposer des étals sur trois côtés de la place. A l'heure convenue chaque communauté commença à arriver avec des charrettes transportant d'immenses marmites fumantes. Celles du premier convoi étaient remplies de couscous, celles du second de pondu, de soso et de madesu, celles du troisième de nids d'hirondelles et d'ailerons de requins, les suivantes de bouillabaisse, de choucroute et de canard à la racouchot, de poulet tikka dans son riz basmati, de bouillon larson et de caviar de la Réunion, colombo de poulet et blaff. Puis le mouvement des arrivages s'accéléra ; si bien qu'on se serait cru au marché de Babel Ouest ou aux Halles de Necmerfriture un jour de semaine à l'aube, avant l'arrivée des épiciers et des aubergistes de toute la région. On distinguait çà et là d'immenses plateaux de fromages, des dômes de pâtés ; des colonnades de potirons bleus de Hongrie, des empilements de courges spaghetti et de chou de Milan ; des bacs de cerfeuil musqué, de câpre capucine ; et des châteaux de pâtisseries et de fruits du monde entier. Derrière, s'amoncelaient des tonneaux de vins montés en pyramide et des bonbonnes de breuvages de toutes les couleurs. Des cuves regorgeant de moutons, de veaux, de porcs et de gibiers faisandés s'alignèrent devant les tréteaux. Des portiques de grives, de perdrix, de faisans et de toutes sortes de volaille aux plumes bigarrées furent dressés en un clin d'oeil. Au large cerceau fixé en haut d'un mât on suspendit des guirlandes de boudin créole. Et tandis que les premiers convives entouraient la place, toutes ces viandes enfilées sur des broches se mirent à rôtir gaillardement chacune dans son jus, que les cuisiniers recueillaient avec soin et versaient avec une régularité toute métronomique dans un geste ample et précis. Pour finir, trois énormes bœufs furent déposés non sans peine le long de la tranchée. Ajoutons qu'au moment de décharger le dernier zébu, l'une des charrettes se renversa sur une matrone qui courait derrière un marmiton. Mais, Dieu soit loué qui sait protéger les âmes généreuses et bien faites, elle s'en sortit avec quelques contusions, et l'on reporta à la semaine suivante les obsèques de l'enfant mort à l'étouffé sous la harengère.

 

 

La foule se faisait de plus en plus dense autour des foyers au-dessus desquels les viandes répandaient dans l'air des parfums d'herbes aromatiques aux vertus secrètes : le persil qui arrête la montée du lait, le thym qui aide à digérer l'abus de beurre et de crème, la menthe qui calme les palpitations et excite les plaisirs sensuels, le tilleul qui apaise et l'ail qui chasse les vents. Alors, celui qui faisait office de grand organisateur de la fête apparut à la loggia du Palais Communal. C'était un noir d'Afrique d'âge vénérable ; une stature de géant débonnaire enveloppé d'une immense djellabah verte, nanti d'une voix de haute-contre. Il s'adressa au peuple en ces termes :

 

- Mes amis che ! Nous sommes 50.000 âmes sur cette terre de Théveauville qui, pour nous che qui sommes venus de lointaines contrées est devenue notre terre d'adoption che et notre mère patrie che. Que nous soyons thébeauvilloises et thébeauvillois de sang ou du sol, nous sommes tous thébeauvilloises et thébeauvillois che de coeur. Puisque le conseil des sages qui m'a délégué la parole, a su mettre fin à nos guerres intestines, c'est par là que nous célébrerons che désormais chaque année che notre réconciliation che. Notre Conseil s'est décidé che après les ablutions d'usage à la fin de la dernière nuit de pleine lune et une ultime votation à mains levées che. Nous avons pesé et contrepesé notre jugement che après que les chamans eurent consulté leurs os ; que les sorciers che eurent lu leurs nuages ; que les astrologues eurent livré le secret des planètes ; et que l'on nous ait dit che ce qu'en pensaient les lignes de nos mains d'ancêtres. Nos Dieux en leur céleste assemblée che disais-je, ont décidé de nous réunir pour partager ensemble les bienfaits che des arts de la table que nous avons tous hérités che de nos anciens. Aimons-nous che les uns les autres sur une grande échelle disait le prophète de Bethléem che ! Il y a-t-il seulement che l'ombre d'une créature, fut-elle végétale qui s'élèverait pour démentir cette sublime vérité che ? Non, vous entends-je dire unanimes dans le secret che de vos âmes, d'une seule voix che ! Et personne ici sur ce point che n'osera jamais mettre votre parole en doute che. Et puisque la parole à moi seul ici est donnée che, je la garde et je voudrais dire un grand merci che à Monsieur le Bourgmestre qui nous a prêté che si gentiment sa Place du Marché. Bienvenus che à vous, amis blancs che comme le linge frais sorti de l'armoire normande qui nous donnez la douce température de votre climat che, la protection che et l'accueil généreux che d'une riche nation qui couvrit le monde de son empire ô combien bienveillant che et civilisé avec son imprimerie. Jaunes du soleil levant che qui inventèrent la boussole pour guider che nos pas sur la mer, les feux magiques aux mille étoiles dans la nuit che, et dont le Grand Khan des steppes aurait pu pousser la route jusqu'à notre couche. Gloire à vous che bruns compagnons d'Allah che dont la peau luit comme la robe du pur-sang che et qui à l'humanité che l'algèbre léguèrent ; à vous mes frères noirs qui êtes à l'ébène ce que le ramoneur ch'est au tunnel une nuit sans lune et dont certains che émigrèrent de l'autre côté de la mer océane pour n'en jamais revenir che, et dont cependant les voix dorées che parcourent le monde; et à vous tous mes amis che café au lait che des îles avec ou sans sucre de canne et aux fruits parfumés che. Comment vous oublierais-che vous rouges et altières peaux emplumées che du couchant qui moururent sous la mitraille en croyant qu'une danse et un chant rituels ch'auraient détourné les balles des fusils che des tuniques bleues ? Vous citerai-je vous descendants che des peuples dont l'or brillait che sur vos poitrails comme le soleil que vous adoriez che ? Sois honoré toi ausii l'enturbané che à la barbe ruisselante pétrie d'épices, qui transmis aux arabes les chiffres et le zéro che, dont les placides vaches croisent la trompe d'ivoire du digne éléphant che et peuplent les rues che sacrées du sous-continent che, vers quoi s'embarqua ch'un jour Christophe, pour se retrouver che de l'autre côté de la mer che, celui où justement che tombaient les pluies de louis d'or. Aujourd'hui che que la paix che nous est descendue dessus che, que vos bouches se réjouissent de ces mets che inconnus de vos palais che ; que vos estomacs che se gonflent comme l'outre des fruits des terres che de nos ancêtres ; que Bacchus fasse jaillir une fontaine des meilleurs vins che des vignes de Notre Seigneur che, et aiguise vos esprits che de joyeuses plaisanteries che. Je demande explésssément aux mères de tous les enfants qui sont en train de faire pipi des deux côtés de la première tranchée d'interrompre leur juvénile jet sur le champ. Et selon che le voeu cher au conseil des Sages qui représente nos communautés che, nous avons proposé che à Monsieur le Bourgmestre qui a voté pour che, d'ouvrir le repas che de la Fraternité che des Peuples de Thébeauville en offrant che cette première journée che à nos frères les plus pauvres afin qu'ils reprennent des forces avant l'hiver che. J'appelle Monsieur l'Echevin che aux Divertissements che et aux Communautés che qui a été nominé par le Monsieur le Bourgmestre empêché par l'exercice de son ministère che, à s'asseoir à ma table. Et j'invite nos amis che de la rue che à se rapprocher.

 

 

J’ai dit

Plume Solidaire

le pondu : feuilles de manioc pilées mélangées à du poisson ; patates douces, bananes ; soso (poulet) et madesu (haricots blancs et poulet) : plats africains

 

 

 

 

 


 

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 17:00

 

 

 

Il m'arrive assez régulièrement de satisfaire à l'amicale suggession de mes amis pour signer des pétitions pour la sauvegarde de différentes espèces.

Ma préférence dans ce domaine va plutôt vers l'espèce humaine. 

La sauvegarde de l'une n'empêche naturellement pas la sauvegarde d'une l'autre , et j'ai signé pour sauver les baleines. Je n'envisage toutefois pas d'aller jusqu'à  signer pour la sauvegarde du Charolais qui d'après mes sources ne serait pas menacé de disparition, même quand il arrive  saignant dans mon assiette. 

J'espère avec mon vote avoir sauvé une portion de nageoire de baleine. Toujours ça que les japonais ne mangeront pas. 

Dans Le Monde du 23 avril 2009, que j'avais entreposé sous le lit conjugal, l'envoyé spécial à Washington, dans les pages Economie,  informait que "Le FMI chiffre à 4 000 milliards de dollars la facture de la crise pour le secteur financier".

 

C'était l'explosion de la bulle des actifs pourris; l'implosion de la croissance des chiffres sur les comptes bancaires et des paradis fiscaux. 

C'était l'explosion de la bulle de la cupidité, pas celle des menteurs et des hypocrites qui sont toujours à l'oeuvre. 

Avec cette somme coquette, il y aurait bien eu assez pour sauver à la fois l'humanité de la malnutrition, mettre en place des sytèmes d'éducation sur toute la planète,  résoudre les grands problèmes de santé de façon globale et solidaire, investir dans la recherche pour créer des produits utiles - et non futiles - , des emplois pour les produire et les vendre. 

Bref créer les conditions d'une croissance bénéfique pour tous les hommes, la nature et loutes les autres espèces animales et végétales réunies. 

Et il en aurait sûrement resté un peu pour les baleines ! 

Alors qu'aujourd'hui, y a même plus bas de laine. 

J'ai dit 

Plume Solidaire

 

 - - - - -

 Chers amis,


Nous avons réussi! La proposition de légalisation de la chasse à la baleine a été enterrée au Maroc -- et notre campagne a contribué à faire pencher la balance du bon côté.

En seulement quelques semaines, nous avons construit ensemble la plus grande pétition pour la protection des baleines jamais signée, réunissant plus d'1,2 million de citoyens, et nous l'avons remise directement aux principaux négociateurs de la Commission Baleinière Internationale réunis à Agadir. A la fin du sommet, ils ont décidé de maintenir le moratoire sur la chasse à la baleine vieux de 24 ans.

Le lobby pro-chasse a tenté de recourir à des manoeuvres politiques pour obtenir le texte dit de "compromis" équivalant à un quota de chasse à la baleine. Mais alors que la tension montait dans ces négociations à huis clos, notre gigantesque pétition est apparue sur la Une de la BBC World et dans une longue dépêche AFP, et nous avons agi avec les délégations proches de nos vues et d'autres partenaires pour mettre la pression là où elle était la plus utile, afin d'attirer encore plus l'attention de l'opinion internationale.

Le Ministre australien de l'Environnement Peter Garrett a reçu notre pétition et à travers lui l'ensemble des pays défenseurs du moratoire. Face aux médias du monte entier, il a déclaré: "Merci beaucoup à Avaaz. C'est un réel plaisir d'être ici et d'accepter cette pétition(...). J'estime que les voix des peuples du monde doivent être entendues. Je les ai clairement entendues aujourd'hui. "

La délégation américaine nous a accueilli par ces mots: "Avaaz! Nous avons vu votre grande affiche à l'aéroport!" On nous a aussi rapporté les propos animés de négociateurs évoquant le compteur géant que nous avions installé face au centre de conférences pour indiquer en temps réel le nombre de signatures dépassant largement le million.

Après la réunion, un négociateur européen nous a confié: "nous avons réussi à maintenir le moratoire en place (...). J'ai suivi les chiffres de la pétition en ligne. J'ai été vraiment impressionné par la vitesse de croissance et les signataires venus du monde entier."

C'est une victoire importante en faveur des baleines -- et pour la mobilisation citoyenne mondiale. Ensemble, nous avons démontré que les décisions internationales peuvent être influencées par une seule initiative bien coordonnée et qui réunit des citoyens du monde entier.

Mais en remportant cette bataille, nous ne garantissons pas encore la protection des baleines -- la flotte japonaise dite "scientifique" est déjà en route pour exploiter les failles de la Commission Baleinière Internationale et tuer des centaines de baleines.

Si nous voulons gagner pour de bon, nous devrons mener campagne pour le renforcement et la réforme de la Commission Baleinière Internationale, et pour mobiliser les citoyens dans les pays où les gouvernements soutiennent la chasse commerciale, comme le Japon -- où l'équipe au pouvoir connaît Avaaz et où par le passé nous avons fait changer la politique environnementale.

Nous pouvons y arriver, si nous sommes suffisamment nombreux à faire une petite contribution régulière. Nous avons déjà réuni 6000 donateurs hebdomadaires réguliers -- si nous parvenons à 10 000 donateurs, nous pourrons commencer à financer des campagnes au Japon et dans d'autres pays clés. Cliquez ici pour parrainer l'action d'Avaaz et atteindre notre objectf:

https://secure.avaaz.org/fr/whales_reportback_6/?vl

En seulement 3 ans d'existence, notre mouvement a rassemblé des millions de membres autour d'une idée démocratique simple: le pouvoir des citoyens peut être mobilisé et obtenir des victoires face à de puissants groupes d'intérêts. Qu'il s'agisse de la protection des baleines, de la lutte contre la corruption, du soutien aux forces démocratiques, ou de la lutte contre le changement climatique, nous agissons ensemble pour réduire l'écart entre le monde tel qu'il est et le monde voulu par la grande majorité d'entre nous.

A présent, si un certain nombre d'entre nous décident de faire un don pour soutenir les campagnes d'Avaaz financées par ses membres, nous aurons plus de force pour remporter encore plus de victoires. Cliquez ici pour faire un don:

https://secure.avaaz.org/fr/whales_reportback_6/?vl

Avec espoir,

Ricken, Alice, Paul, Mia, Ben, Luis, David, Graziela, Milena et toute l'équipe d'Avaaz

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 17:00


La croissance exponentielle du nombre de chaînes de télévision à ma disposition, ne signifie pas pour autant la croissance exponentielle de leur intérêt.

 

Loin de là. C'est la raison pour laquelle je reste fidèle aux émissions qui m'enrichissent humainement et intellectuellement.  

Vivre sans connaître, c'est un peu naviguer sans faire le point. Même si nous savons parfois que nous pouvons nous tromper de cap.  

Connaître c'est au moins vouloir tracer sa route en tentant d'esquiver les manipulations, les préjugés, les clichés, les croyances...Nous n'y parvenons pas toujours. Connaître c'est agir pour grandir en liberté, en autonomie. Encore faut-il que cette connaissance soit mise au service d'une finalité humaine.

 

Unique et passionnante émission  de géopolitique, "Le Dessous des cartes" que je regarde - ou enregistre - depuis bientôt 10 ans chaque semaine en dépit des jours et des horaires de programmation qui n'ont cessé de changer.

 

Le "Dessous des cartes" est le complément avec l'image et une approche thématique et didactique, des "Enjeux internationaux" diffusés après le journal de 7 heures chaque matin sur France Culture.

 

Deux entrées vivantes pour connaître la situation internationale.

 

Pour sortir de notre microcosme franco français, et découvrir les grandes problématiques des peuples et de la planète : leurs particularités, leurs réussites, et leurs tragédies.

 

J'ai dit

 

Plume Solidaire

 

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Qui Suis-Je ?

  • : Plumeacide, écritures publiques et arts énergétiques internes chinois
  • : Plumeacide est une histoire de fraternité républicaine avec celles et ceux qui s'embrouillent avec les chiffres et les lettres. Au fil des années il est devenu aussi la mémoire visuelle de ma pratique des arts énergétiques internes.
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Allo, y a quelqu'un là ?

 
Plumeacide poursuit doucement mais sûrement son voyage dans la blogosphère, et va vers sa deuxième millionième page visitée ! Mââgique !
 
  
2 objectifs et 10 règles pour l'écrivain public (vidéo 3'30)

 

 
 
Bonne visite et à bientôt
espère-je !
 
 

Pourquoi me bouge je ?

Le monde n'est pas
difficile à vivre à cause
de ceux qui font le mal,
mais à cause de ceux
qui regardent
et laissent faire

Albert Einstein

Le Film de l'immigration

  25839 71896

Un film de 40 minutes pour deux siècles d’immigration en France. 

 

Source :

Cité nationale de l'histoire de l'immigration