Parce qu'il s'exprime en tant que personne privée et non en qualité de Président de la République*, le Président de la République génère une perte de référence, une absence de repère institutionnel. Il se met en situation de ne pas exprimer ce qu'est l'histoire de France d'aujourd'hui. Il manage la France comme un cabinet d'avocat ou une entreprise."
* concept dit "des deux corps du roi" : le corps officiel et le corps privé
Il nomme des Commissions ad hoc contournant les Commissions parlementaires qui ont compétence pour proposer et à amender les projets de loi du gouvernement, tente de contourner la Constitution Française, en ne respectant pas les avertissements des instances internationales concernant les droits de l'homme...
"Toute décision émise par le Président de la République dit le droit. La suppression de la publicité sur les chaînes de la télévision publique en a été l'un des nombreux exemples, comme l'avait été la nomination du Président de France Télévision. Il en est de même pour la réforme pénale et la suppression du Juge d'instruction."
Il est donc réjouissant que des institutions telles que la Cour des Comptes ou le Conseil Constitutionnel persévèrent dans la conception républicaine de leur mission. Elles sont désormais, même si elles n'émettent que des avis et des recommandations, le seul rempart efficace contre l'ubiquité et la simultanéité, la rapidité des mesures de rétractation de l'Etat; et le mix culturel d'idéologie nationaliste, de compassion populiste qui voile leurs conséquences.
"Après deux ans et demi de sarkozisme, les français perçoivent, dans les zones sensibles ou en milieu rural, l'abîme qui sépare le discours de la réalité. La destruction de tout le modèle politique et social institutionnel dans lequel ils se reconnaissaient jusqu'alors, les conduit à ressentir et à diagnostiquer un malaise moral, économique, social, politique.
Le Médiateur de la République fait état de la "fragilité psychologique" des français" dans son dernier rapport."
Aujourd'hui c'est la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations qui présente son rapport annuel :
"Le nombre de discrimination est en hausse… leur signalement en tout cas c’est certain. +21% de réclamations auprès de la Halde pour 2009. La moitié des réclamations concernent le monde du travail et parmi elles, les deux tiers sont le fait d’entreprises privées. Le rapport pointe une hausse toute particulière des plaintes pour licenciements de femmes enceintes."
(...)"Les motifs de discriminations les plus souvent cités par les salariés du public sont : le fait d’être enceinte, l’âge, les convictions politiques ou syndicales et enfin le sexe.
Les salariés du privé, eux, citent dans l’ordre : l’origine (32%), être enceinte (31%), l’âge (30%), l’apparence physique (28%), le sexe (26%)."
Source : Conseil-entreprise
N'est-ce pas là un versant particulièrement préoccupant de notre "identité nationale" ?
J'ai dit
Plume Solidaire
Les Rapports de la Halde