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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 17:00

 

 

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Je n'ai ni Dieu ni Maîtresse.

 

A l'exception toutefois d'Edgar Morin dont l'oeuvre a éclairé ma jeunesse, et de ma femme qui a illuminé ma vie.

 

Edgar Morin fête ses 90 ans, Zymunt Bauman s'en approche.

 

J'avais gardé le texte de cette chronique de Julie Clarini, qui quitte France Culture  pour Le Monde des Livres.

 

Le livre a été publié en 2007, mais je vous rassure : il est plus que jamais d'actualité. Et c'est pas demain la veille que ça va changer.

 

J'ai dit

 

Plume  Solidaire

 

Lire ausi l'article de la Revue du Mauss

 

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Source France Culture

 

Zygmunt Bauman Chronique de Julie Clarini du 31/1/2011

 

 

Il existe sur la Toile de nombreux think tanks, des laboratoires idées, qui se consacrent à bâtir une social-démocratie européenne, du moins à penser les enjeux du présent et de l'avenir pour la gauche européenne. Et c'est sur l'un de ces sites – un site britannique- que j'ai trouvé l'article de Zygmunt Bauman dont je vais vous parler ce matin. Il est en ligne depuis vendredi.  

 

Zygmunt Bauman a une conviction : les socio-démocrates aujourd'hui ne savent pas pour quel type de société ils se battent. Ils n'ont que des idées très vagues de ce que pourrait être un autre monde. Aujourd'hui, il en est convaincu : la gauche ne sait pas quel contenu donner à la définition d'une «société  bonne », « a good society ».  Le thème de la « good society » est pourtant l'une des grandes questions débattues dans ces think tanks européens dont je vous parlais. Elle suscite des tas de débats.

 

Zygmunt Bauman est un vieux monsieur, vieux monsieur de 85 ans. Sa sévérité sur l'état de la social-démocratie européenne est d'autant plus intéressante qu'il a un peu « tout vu »,  c'est une de ses consciences du XXème siècle ( on pourrait sans doute le mettre sur la même liste que Stéphane Hessel et Edgar Morin...)


Juste quelques éléments pour camper le personnage qui se trouve aujourd'hui l'un des  sociologues les plus connus et commentés. Je ne vous en parle pas par hasard.


Zygmunt Bauman est né dans une famille juive de Poznan, il a fui l'invasion nazie en 1939, s'est retrouvé dans les camps de travail forcé où les soviétiques ont envoyé beaucoup de réfugiés polonais ; de là, il a rejoint l'armée polonaise et a participé à l'assaut de Berlin. Après la guerre, il a dû quitter Varsovie au moment des purges antisémites en 1968, et il s'est installé au Royaume-Uni.

 

Si je vous dis tout ça, c'est pour vous donner une idée de l'ampleur du personnage. C'est aujourd'hui l'un des plus grands penseurs de la société moderne. Plusieurs de ses ouvrages sont traduits en français.

 

Alors revenons à la social-démocratie : que dit ce grand penseur de l'état de notre gauche ? Il constate simplement qu'il faut des lois particulièrement choquantes pour qu'une vieille conscience socialiste se réveille enfin et crie au scandale. Triste constat d'autant plus que même dans ces moments-là, remarque-t-il, la gauche emploie finalement le même vocabulaire que l'adversaire.  

 

C'est, dit-il, que les mots traditionnels de la social-démocratie tournent à vide parce que la société a changé.

 

La solidarité, par exemple, c'était  bien avant, avant quand on était d'abord des travailleurs. Mais c'est une notion qui ne parle plus à des individus qui sont devenus des consommateurs avant tout.

 

Voilà ce que dit Bauman : tout s'est retourné. Nous sommes d'abord des consommateurs, et ensuite éventuellement des travailleurs.

 

Oui, il y a eu l'ère solide des producteurs dans lequel le destin collectif avait un sens mais maintenant nous sommes dans l’ère liquide des consommateurs, où tout est incertain, d'où le titre de son ouvrage de plus connu : Le présent liquide (Seuil)

 

Dans la « société liquide » qu'il théorise, nous sommes obsédés par la satisfaction de nos propres besoins, nous ne sommes plus capables d'entendre un discours collectif.  Voilà comment et pourquoi la social-démocratie a perdu sa forteresse et ses remparts. Elle s'est dissoute dans un agrégat d'individus qui ne pensent qu'à eux, qu'à leur carrière et à leur promotion; c'est le socle même de la gauche qui est pulvérisé. 

 

Et si on suit la logique du raisonnement jusqu'au bout, dans la société liquide,  il n'y a plus de classes sociales, d'intérêts contradictoires, de conflits, mais des individus moyens. Avec une seule et même  préoccupation : payer moins de taxes. C'est la seule cause commune, la seule chose qui nous fédère  encore : nous voulons moins d'impôt. Du même coup, le moins d'impôt est devenu l'alpha et l'oméga de la politique de gauche comme de droite. La gauche s'est alignée sur ces désirs individualistes. 

 

Et à un bout comme à l'autre du spectre électoral, c'est finalement le même produit qu'on essaie de vendre aux mêmes électeurs.  

 

Bien sûr, Bauman vit en Angleterre, en France, la gauche ne fait pas compagne sur la baisse des impôts mais c'est toujours son obsession : surtout ne pas être assimilée au parti des impôts. Souvenez-vous de la polémique au sein de PS pendant la dernière campagne présidentielle : François Hollande avait parlé d'augmenter l'impôt sur le revenu des plus riches...c'était comme si il avait prononcé un gros mot.  

 

Voilà pourquoi, constate Zygmunt Bauman, la droite a gagné sur toute la ligne. Si la social-démocratie ne s'adresse plus aux pauvres et aux rêveurs, pour leur dire qu'un autre monde est possible, c'est donc que la droite a gagné : c'est elle qui décide de ce qu'il est responsable de dire, de ce qui est possible ou pas, tout ça grâce à la démission de la gauche.  

 

On lit ce court texte de Zygmunt Bauman sur le site de Social Europe journal.

 

Et je signale une très belle interview du même Bauman dans le Courrier International de cette semaine, un entretien qui donne envie d'en savoir plus sur sa pensée et sa « société liquide ».

 

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