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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 18:00

 

 

 

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Les Matins de France Culture  - Chronique de Brice Couturier du 30 janvier 2013


Trop de médicaments


Tous les ménages devraient avoir sur la table du salon le livre des professeurs Philippe Evin et Bernard Debré. Tous ceux qui ont déjà leur Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles, ou dangereux, ont pris l’excellente habitude de le consulter à chaque prescription. Savoir qu’un médicament est faiblement efficace, qu’il a des effets secondaires indésirables, voire que le prendre est carrément risqué, permet de dialoguer avec le médecin qui vous l’aura prescrit.

 

En effet, si l’on en croit la revue médicale indépendante Prescrire, un nouveau médicament mis sur le marché sur cinq s’avère dangereux et ne devrait pas obtenir l’autorisation pour cause de « balance bénéfices/risques défavorable ». Pas étonnant, lorsqu’on découvre, à vous lire, Philippe Evin, comment les firmes pharmaceutiques multiplient les pseudo-nouveautés en recopiant les formules de leurs anciens médicaments, afin d’en conserver les brevets pendant 10 ans de plus, comment ces mêmes firmes inventent de pseudo-maladies nouvelles, afin d’écouler de nouveaux médicaments, censés les combattre, ou truquent allègrement leurs tests en recrutant des « malades » cobayes non représentatifs…

 

En octobre 2012, plusieurs grands professeurs en médecine ont lancé un appel intitulé « Pour une autre politique du médicament ». « Les Français consomment trop de médicaments inutiles et exagérément  coûteux. Sans dommage, on pourrait diviser leur nombre par quatre, passant de  4.000 à 1. 000 médicaments. La responsabilité est partagée entre les  industriels, l'Etat, et les prescripteurs", écrivent-ils. Mais pourquoi se priver quand c’est gratuit et que la carte verte de la Sécurité sociale est considérée comme rechargeable à volonté ?

 

Résultat, nous consommons, par an, 25 000 tonnes de médicaments dont – je cite les professeurs Evin et Debré – « les prix ne cessent d’augmenter alors que les nouvelles molécules sont de moins en moins efficaces ». Deux fois plus que les Britanniques, 30 % de plus que les Allemands ou les Néerlandais, sans nous en porter mieux. Ces dépenses inconsidérées – 18 % des dépenses totales de santé – plombent la Sécurité sociale.

 

Du moins devrait-on avoir confiance dans les agences de contrôle que l’Etat a multipliées pour dégager sa propre responsabilité. Mais à vous lire, on découvre que leurs membres sont, dans la grande majorité des cas, liés à l’industrie pharmaceutique, qui non seulement financent leurs travaux, mais leur octroient des actions, afin de les intéresser directement à la progression de leur chiffre d’affaires…

 

Pas étonnant, dans ces conditions, si les scandales sanitaires se suivent. Sans remonter jusqu’à l’affaire du talc Morange, dans les années 1970, à l’hormone de croissance qui n’a été retirée en France qu’en 1988, à l’Isoméride, coupe-faim très prescrit aux obèses dans les années 80 et 90, alors qu’il était à l’origine de graves problèmes cardiaques, contentons-nous des scandales du Médiator, des prothèses PIP, les plus récents.

 

Le dernier en date concerne donc la pilule contraceptive de 3° et 4° génération. Dès le début des années 90, les responsables sanitaires de plusieurs pays – allemands, en particulier – ont évoqué les risques de thrombose et de phlébite présentés par ces pilules. Comme l’écrit le professeur Bernard Bégaud dans le Figaro, « comme à chaque fois, on feint de découvrir ce qui est connu depuis quinze ans : un excès de risque ne se justifiant que dans certaines situations ».

 

Sur le HufPost, le dr. Frédéric Bizard fait remarquer que « c’est la mobilisation d’acteurs issus de la société civile, la judiciarisation et la médiatisation » qui ont, chaque fois permis, de faire éclater les crises sanitaires et d’obtenir le retrait des médicaments coupables.

 

Un grand bravo à la société civile, aux média et aux juges… Mais à quoi servent toutes ces agences, hautes autorités et hauts fonctionnaires, censés nous protéger ?

 

 

 

 

Source : mediapart

 

Médicaments utiles, inutiles ou dangereux :
Une torpille à plus de 200 000 exemplaires

 

28 novembre 2012 Par Lise Grammont

 

Alors que leur guide des « 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux » caracole en tête des ventes en librairie avec plus de 200 000 exemplaires écoulés en quelques semaines, les co-auteurs Philippe Even et Bernard Debré font désormais l’objet de plus de 130 plaintes devant le Conseil de l’ordre des médecins.

 

Venus débattre face à Gilles Bouvenot, président de la commission de la transparence à la haute autorité de santé et à Jean-François Bergmann vice-président de la commission d’autorisation de mise sur le marché à l'agence nationale de sécurité du médicament devant l’association des journalistes de la presse santé grand public (Ajmed), les professeurs Even et Debré maintiennent que leur « livre d'indignation aboutit à un constat cinglant qui dérange. » Martelant que la moitié des médicaments seraient inutiles, 20 % mal tolérés et 5 % potentiellement très dangereux, les auteurs affirment que près de 100 000 accidents liés aux médicaments nécessiteraient une hospitalisation faisant près de 20 000 morts chaque année. Ces pourfendeurs d'une industrie pharmaceutique «  qui ne s'occupe pas de la santé publique » seraient « dans une impasse totale » ne comptent pas en rester là  et peaufinent déjà leur ouvrage suivant consacré aux statines, quant à elles best-seller des traitements anticholestérol.

 

Quand le principe de précaution devient une rente

 

Mais toute la communauté médicale ne partage pas leur diagnostic sur les produits alignés dans nos pharmacies et aujourd’hui Philippe Even et Bernard Debré affrontent ensemble plus de 130 plaintes déposées contre eux devant le Conseil de l’Ordre. Sans les poursuivre pour autant, le Vice-président de la commission d’AMM, Jean-François Bergmann qui a l'habitude d'étudier les autorisations de mise sur le marché des nouveaux produits, ne mâche pas ses mots au sujet de ce livre qu’il estime « truffé d'imprécisions et d'erreurs. Certains constats sont justes, mais l'ensemble est trop approximatif et manque sincèrement d'objectivité et l'idée que de nombreux patients puissent du jour au lendemain être tentés d’arrêter leur traitement à la lecture de ce guide me paraît un réel danger. » Gilles Bouvenot renchérit et critique le caractère « anxiogène » du livre tout en admettant qu'il ait le mérite de « secouer les choses. » Car, il s'agit bien d'un électrochoc. En découpant au scalpel les motivations purement économiques de l'industrie pharmaceutique, Philippe Even, reconnaît que son guide d'un bon millier de pages comporte « une bonne vingtaine de feuillets purement et simplement tragiques. » Une succession de conflits d'intérêts à n'en plus finir qui aboutissent à des prescriptions injustifiées, voire selon lui, dangereuses. Bernard Debré insiste sur l'incroyable marché des pré-maladies. « Sous couvert de prévention et de santé publique les gens se retrouvent avec des prescriptions à vie. » Le principe de précaution se transformerait alors en rente pure et simple.

 

15 milliards d’euros jetés par les fenêtres

 

Les auteurs sont révoltés à l'idée que 75 % de ces produits soient encore remboursés par la sécurité sociale. Ils soulignent d’ailleurs le courage de Jean-François Mattei, «  premier des ministres de la Santé à avoir eu le cran de dégager 400 produits des listes de remboursement. » Philippe Even et Bernard Debré ont fait leur petit calcul estimant que « 10 à 15 milliards d'euros sont jetés par les fenêtres sans aucun bénéfice pour la santé. »

 

Un appel sans concession a cessé de boulotter de la gélule, au bénéfice de pratiques bien plus simples. «  Le médicament est devenu une béquille, alors qu'une hygiène et un style de vie permettent souvent de diminuer une glycémie, » estiment-ils. Un seuil supplémentaire serait même franchi dans la prise en charge du cholestérol. « Au premier signe avant-coureur ou dosage limite, quel cardiologue aujourd'hui ne propose pas de statines ? » s'interroge le professeur Even. Ces produits seraient même en tête du top des ventes de l'industrie pharmaceutique avec un chiffre d'affaires global au-delà de 25 milliards de dollars à travers le monde enregistré chaque année. Désormais, les statines sont 4 fois plus prescrites que les anticancéreux et dans 2/3 des cas… ces prescriptions seraient réalisées à titre préventif. « Mais vous allez voir, l'an prochain les statines ne seront peut-être plus aussi utiles… à partir du mois d'août toutes les statines seront génériquées et spontanément, l’industrie s’en désintéressera et les prescripteurs suivront,» déplorent ces deux professeurs qui ne boudent pas leur plaisir de faire encore un peu durer le suspense sur ce qu’ils veulent encore révéler au sujet des traitements au long cours du cholestérol, devenu « l’anomalie » la plus fréquente touchant 30% des Français. Mais, là aussi, il y le bon et le mauvais… cholestérol ! Gageons que les Professeur Even et Debré nous éclairent prochainement à ce sujet en donnant « un nouveau coup de pied dans la termitière. »

 

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