Hier soir l'hyper Président est venu sur TF1 redorer son blason auprès d'un panel de 11 français.
Une rencontre avec les français d'en bas méticuleusement mise en scène.
11 français très français avec des difficultés de vie particulières : le chef d'entreprise se plaint que les banques ne prêtent pas d'argent, la jeune diplômée Bac+5 ne trouve pas de travail, la productrice de lait contracte un crédit pour survivre, la mère de famille n'arrive pas à joindre les deux bouts (sans bourses scolaires), le syndicaliste constate la montée des licenciements et des fermetures d'entreprises, l'enseignant contractuel réclame un statut professionnel qui reconnaît ses compétences, l'habitant des banlieues demande ce qu'il en est du Plan de soutien aux banlieues, l'infirmière constate le manque de moyens à l'hôpital, le retraité survit en travaillant, une femme auto-entrepeneuse aurait apprécié un accompagnement spécialisé...
Au total, le Président, s'abstenant de s'engager sur des résultats concrets auprès des invités du panel, a su faire assaut d'empathie - appelant chaque interlocut(rice)eur par son prénom, les écoutant et les comprenant - ; rappelant surtout au passage l'impérieuse nécessité des réformes qu'il a conduites depuis le début de son mandat, et de celles qu'il a programmées (Suppression de Taxe la Professionnelle, réforme des retraites et des collectivités locales)....
TF1 avait bien fait les choses en évitant , par exemple, de convier des personnes en attente de logement décent et, s'il y avait bien une "personne de couleur", on n'a pas senti la présence de personne immigrée, ni aperçu ne serait-ce que l'écho d'une voix évoquant l'existence des sans-papiers. L'identité française de façade était préservée.
Nous étions bien au chaud entre nous, entre français. Chaque invité, à l'exception du syndicaliste lorientais - d'une entreprise que j'identifie très bien : l'ex SBFM, Société Bretonne de Fonderie et de Métallurgie - qui témoignait d'une certaine vision de l'intérêt général, chacun n'était porteur que de sa propre problématique.
C'était un panel typiquement représentatif de la France actuelle : une France segmentée, une France en attente de solutions proposées par l'Etat Providence, une France désenchantée et assez défiante.
11 français sans lien, sans unité. 11 individus bien isolés : enfermés dans une identité qui leur collait à la peau.
Pourtant, il est nécessaire de rappeler que, selon l'édition de janvier 2010 du magazine International Living, paru aux USA, la France est le pays le mieux classé au niveau de sa qualité de vie. Elle occupe la première place depuis déjà 5 ans. La France obtient la première place sur les 194 pays en compétition, et ce pour la 5e année consécutive. Elle serait donc le pays qui possède "la meilleure qualité de vie au monde", devant l'Australie, la Suisse, l'Allemagne et la Nouvelle-Zélande. L'hexagone obtient la meilleure place avec 100% des suffrages concernant la liberté, la sécurité et la santé, où elle arrive même devant la Suisse. Elle se défend au niveau du coût de la vie, qui demeure beaucoup moins élevé que dans de nombreux pays développés, de l'infrastructure (4e position), de l'économie (11e position) et du climat (18e position).
Nous avons une excellente image à l'étranger. Alors pourquoi poser des questions sur le prix du lait, les bourses scolaires et toutes sortes de considérarions triviales qui obèrent notre image, quand le plus important est la compétitivité mondiale de nos entreprises et la réduction des dépenses publiques ?
Allons Français, soyez patients, attendez le retour de la croissance et la baisse annoncée du chômage dans les prochains mois, et vous verrez tout ira mieux au pays de la qualité de la vie.
Et il se trouve même des journalistes de la presse étrangère qui osent railler notre monarchie républicaine (lire l'article du Nouvels Obs - La presse étrangère raille le monarque Sarkozy !
J'ai dit
Plume Solidaire