Cet homme réservé et distingué se trouve dans une situation délicate.
Fonctionnaire titulaire et diplomate à Paris depuis quatre ans, son ministère l'affecte dans un nouveau poste dans les
services de l'administration centrale de son pays. Mais curieusement aucune disposition n'est prise pour organiser son retour dans la capitale, ni pour la prise en charge des frais de
déménagement et de transport de sa famille.
Après quatre mois d'attente, - et un déménagement du 16ème arrondissement dans le 19ème ! - pendant lesquels il ne perçoit
aucune rémunération de son administration, il se résoud - à prendre le risque...- d'écrire à son Ministère pour attirer l'attention sur sa situation
professionnelle.
Est-il nécessaire de préciser que chaque mot de ce courrier a été consciencieusement pesé par mon interlocuteur, qui n'ignore
rien des conséquences d'une éventuelle maladresse diplomatique dans son pays ?
Détail touchant, lors de notre second entretien il m'a montré les photos où le président à vie bien vivant d'un état
lui sert chaleureusement la main en présence du président à vie également bien vivant de son propre pays.
Plume Solidaire
Monsieur .............
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75019 PARIS
Ministère des Affaires Etrangères
Secrétaire Général des Affaires Etrangères
S/C du Directeur Général des Ressources Humaines
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Paris le 13 octobre 2008
OBJET : situation professionnelle
Monsieur le Secrétaire Général,
Je me permets d'attirer votre attention sur ma situation administrative.
Affecté à Paris le 12 juillet 2004 et rappelé à (capitale) 2008, je suis actuellement contraint de poursuivre mon séjour sur le territoire français, avec mon
épouse et mes trois enfants.
Les motifs de cette situation tiennent au fait que lors de mon départ de (capitale) je figurais parmi les diplomates dont les noms étaient affichés sur le
tableau des affectations à l'étranger. J'attendais pour ce retour, comme pour l'aller vers Paris, la pris en charge par le Ministère des Affaires Etrangères de l'ensemble des frais de
déménagement et de transports pour les cinq personnes de mon foyer. J'ai pu constater à l'Ambassade que les cinq billets avaient été achetés, et j'ai pris mes dispositions pour réserver les
places pour notre retour le 30 juillet 2008.
Comptant sur la prise en charge de ces frais par le Ministère, j'ai investi mes revenus, et ne dispose plus des ressources pour financer le retour de ma famille à
(capitale).
Sans ressource depuis la fin de mon affectation, le reste de mes économies, prévues à l'origine pour rembourser ma banque, est actuellement dépensé pour l'entretien
ordinaire de mon foyer : loyer, alimentation, frais médicaux...
A l'occasion de mes nombreuses démarches à l'Ambassade auprès de l'Attaché de Chancellerie pour clarifier ma situation, je suis invité à l'issue chacune de mes
visites, à patienter dans l'attente d'une réponse du Ministère.
Il en est de même pour le dossier de demande de bourse universitaire de ma fille qui aurait été égaré, et pour lequel j'ai du présenter un second
dossier.
Je me permets de solliciter votre intervention en vue d'une résolution diligente des difficultés auxquelles je suis confronté pour retourner à
(capitale).
Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire Général, en l'assurance de ma considération distinguée.