A propos de la disparition de Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne

Personne naturellement ne choisit le jour et l'heure de sa mort. Soljenitsyne en disparaissant le 3 août, quelques jours avant l'ouverture des J.O de Pékin a coincé le pied dans la porte des médias. Comme s'il avait voulu faire parler de lui une dernière fois, en précédant le tumulte planétaire des J.O qui n'auraient pas manqué de le reléguer dans un immortel silence.

Parmi les jeunes générations, qui a entendu parler de Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne ? Qui a lu  « Une journée d'Ivan Denissovitch » ou seulement quelques pages de « L'archipel du Goulag » ? 


Soljenitsyne était d'abord un rebelle contre le totalitarisme, son rôle dans l'effondrement du communisme soviétique fut immense. A mes yeux, il représente la détermination et la perspicacité dans la solitude, l'acharnement dans l'accomplissement d'un travail d'historien,  et un talent littéraire hors du commun. 

Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne est l'un des derniers grands intellectuels qui, en tant que tel, a exercé une influence déterminante dans l'histoire politique de la Russie et du monde. 

Et les esprits chagrins qui ont tenté d'engager la controverse - je pense à une présentatrice JT de 20 h 00 et à un sénateur socialiste - en préférant évoquer le traditionaliste, voire le  réactionnaire, ou le russophile, voire le nationaliste qu'il fut sur la fin de sa vie, se souviennent-ils du bouleversement (géo)politique dont il a été l'un des artisans, avec Andreï Sakharov (1) par exemple ? 

Il est si facile de voir les choses par le petit bout de la lorgnette et de faire l'amalgame pour discréditer une personnalité d'exception : pour se donner bonne conscience et se pousser du col en dissimulant son ignorance ? Pour substituer l'émotion de la polémique à l'éloge pour l'une ; pour faire une leçon de morale politique et sectaire pour l'autre ?

(1) - Andreï Dmitrievitch Sakharov (1921-1989) était un physicien nucléaire russe, militant pour les droits de l'Homme.

Plume Solidaire

Comments

[linlin]

la gauche se souvient des nazis mais pas des nazis rouges qui ont tué 10 fois plus de gens. un nazi est un nazi quelle que soit sa couleur messieurs les socialo-coco 

[Plume Solidaire]

Bonjour Lilin !


 


Merci de vous intéresser à mon blog.


 


Concernant votre commentaire, je me permets de vous dire qu’une formule lapidaire n’est pas un raisonnement et encore moins une démonstration.


 


Je ne crois pas que l’angle de la comptabilité des morts dont les totalitarismes communistes et nazi sont responsables soit une bonne approche. Car on n’en finirait pas de compter les morts de la
colonisation (ex Congo belge par exemple), française, anglaise, allemande, espagnole (amérique latine)... des génocides nationalistes (Arméniens par les turcs), ethniques (Rwanda), et de toutes
les dictatures africaines, d’Amérique Latine…et j’en passe (Bosnie…).


 


Les ressorts politiques, économiques, démographiques, culturels et religieux des exterminations de masse ne se réduisent pas à des questions idéologiques de droite ou de gauche.


 


Enfin les exterminations pratiquées par le régime national socialiste pendant la seconde guerre mondiale ne concernent que le régime nazi.


 


Ce qui est intéressant chez Soljenitsyne, c’est qu’un homme seul par son œuvre littéraire a ouvert la voie à la dénonciation du Goulag et du régime totalitaire stalinien. A l’exception de André
Gide avec son livre sur le régime instauré par le roi de Belgique Léopold II au Congo (« Voyage au Congo », retour du Tchad), je ne connais pas d’autre exemple d’intellectuel qui ait
joué un rôle aussi important.