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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 18:00



par Nicolas Duvoux [15-01-2010]

Source : laviedesidéees


 

Alors que les travaux sociologiques et philosophiques sur la souffrance sociale se multiplient, le psychiatre Jean Furtos jette un regard clinique sur les rapports entre santé mentale et précarité. Le syndrome d’auto-exclusion est présenté comme une pathologie de la précarité et consiste en une radicale réduction du fonctionnement psychique. Une leçon qui ne se limite ni à la psychiatrie, ni à l’étude de la précarité

 


par Nicolas Duvoux

 

 

http://www.decitre.fr/gi/76/9782728804276FS.gif

 

 


Recensé : Jean Furtos, De la précarité à l’auto-exclusion, Editions Rue d’Ulm, collection « La rue ? parlons-en ! », 2009. 58 p., 50 g., 5 euros.


 

Qu’est-ce que le symptôme d’auto-exclusion sinon une rupture avec le monde qui se mue en rupture avec soi ? Alors que les populations les plus vulnérables, cibles d’actions publiques particulières, trouvent peu d’espaces (spatiaux et symboliques) pour donner un sens collectif à leurs situations vécues sur un mode individuel, la mise en évidence du retrait comme forme de résistance – aux conséquences dramatiques – ouvre des perspectives sur l’analyse des comportements de l’ensemble des populations assistées ou prises en charge. Le non- recours au droit dont on constate aujourd’hui toute l’importance apparaît comme une modalité moins extrême de refus par l’individu de l’aide qu’il ne peut supporter de recevoir.


Le deuxième enseignement, très général, que le lecteur retire de ce parcours, c’est que le syndrome d’auto-exclusion témoigne du fait que la réaction qu’exprime une réduction drastique de la complexité psychique, devenue intolérable, n’est que le pendant d’une modernité qui s’est dilatée spatialement tout en affaissant dans l’urgence la temporalité vécue des individus. L’analogie est ici possible avec les analyses qu’Anthony Giddens a pu faire du fondamentalisme dans le cadre de ses réflexions sur la modernité radicale. Tant au niveau individuel que macro-social, la réduction drastique de la complexité des ensembles humains apparaît comme le prix à payer pour le double processus d’élargissement spatial et d’affaissement temporel dans l’urgence apparemment sans limites dans lequel est engagé notre civilisation. En ce sens, le petit ouvrage de Jean Furtos contient une interrogation politique de grande ampleur.

 

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