J'écoute Magic arrow en boucle depuis plusieurs mois.
J'ai noté les paroles ci-dessous.
C'est beau, un peu mélancolique, mais pas triste.
Timber Timbre est un groupe de folk-rock-blues canadien, de Brooklin dans l'Ontario.
Par une coïncidence heureuse, il a fallu que je sois à Montréal pour m'en apercevoir.
Bon dimanche.
J'ai dit
Plume solidaire
MAGIC ARROW
Mystic palm, gem and tarot
A few escape your magic arrow
I saw you reel them in for miles
Each captivated crooked smile
And you know you can heal them all
Your double diamond disposition
Refractions of your center prism
Your magic arrow flies precision
And you saw it from that vantage point
Perimeter scratched on the nation’s native hide
And we saw those christian clippers glide
Over white caps and white sails hide
Over white knuckles
And I was fine till I saw the pale horse ride
And open up it’s gape across the ocean floor
You were fine till you saw the white rider take
And take some more
Our mother’s milk double faro
A few escape your magic arrow
And with a Christ as bayonet
Of you siphoned off the hellion’s threats
And even in your ghastly visions
Your magic arrow flies precision
Whistles fly like a boiling potion
Charges like a locomotive
And you saw it from that vantage point
Perimeter scratched on the nation’s native hide
And we saw those christian clippers glide
Over white caps and white sails hide
Over white knuckles
And you were fine till you saw the pale horse ride
Open up it’s gape across the ocean floor
You were fine till you saw the white rider take
And take some more
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TELERAMA
Il y a deux ans, l'inconnu Justin Vernon, alias Bon Iver, nous avait déjà fait le coup. Un disque sorti de nulle part, enregistré seul dans une cabane isolée du Grand Nord de l'Amérique désolée. Le troisième album - rassurez-vous, les deux premiers nous avaient également échappé - du curieusement dénommé Timber Timbre, appellation derrière laquelle officie le Canadien Taylor Kirk, de Brooklin, Ontario, est fait du même bois. Enfin, dans l'esprit. Car là où Bon Iver nous emportait avec ses vocalises aériennes, ses harmonies minérales, son folk-rock à l'état sauvage, Timber Timbre propose des chansons plus incarnées, plus charnelles.
Minimalistes mais jamais chiches, épurées sans être lo-fi (le son et l'instrumentation, dépouillés à l'extrême, n'en sont pas moins définis et présents), les mélodies de Kirk, avec une mention spéciale pour le magnifique We'll find out, sont aussi puissantes que l'émotion de son folk- blues en apesanteur est palpable. Brutes mais pas crues. Sombres mais pas déprimantes. Avec sa guitare sans fard, des claviers hantés, des cordes et un choeur occasionnel envoûtant, le blues caverneux de Timber Timbre fait merveille, tirant l'essentiel d'arrangements minimaux, laissant la part belle à la voix, vibrante, évocatrice, captivante, comme jadis celle d'un Leonard Cohen sur ses disques originels. Ou celle d'un Richard Hawley récemment.
Telerama n° 3164 - 04 septembre 2010