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Pour survivre à Wall Street, sois le premier, le meilleur ou triche

La dernière nuit d’une équipe de traders, avant le crash.
Pour sauver leur peau, un seul moyen : ruiner les autres…

 

Une mise en scène à l’efficacité sobre et rythmée, dont l'impersonnalité cadre parfaitement avec cette apocalypse en open space et en costard, où tout est question de marge - de manoeuvre, d'erreur ou de réussite.


J. C. Chandor  s’est inspiré de la faillite de Lehman Brothers de 2008, à laquelle il multiplie les clins d'oeil, mais aussi des témoignages de son père, qui a travaillé quarante ans chez Merrill Lynch.

 

 

 


MARGIN CALL : BANDE ANNONCE OFFICIELLE VOSTF HD par ARPSELECTION

 

 

 

LE MONDE | 02.05.2012

 

 

 

"Margin Call" : en pleine débâcle financière, Wall Street à visage humain, trop humain


 

Cela commence par une erreur bénigne. En 2008, à Wall Street, au siège d'une grande banque d'investissement, un employé est confondu avec un autre par le service des ressources humaines. La méprise est vite réparée et le licenciement de l'analyste financier Eric Dale peut s'effectuer dans les formes, c'est-à-dire manu militari. Bureau vidé à la hâte, travaux en cours laissés tels quels, c'est à peine si Dale a le temps, avant de quitter le navire, de glisser une clé USB à l'un de ses collègues, Peter Sullivan, et de lui murmurer cette mise en garde : "Fais attention."


A la nuit tombée, Sullivan déchiffre les savants calculs que renfermait la clé. Sa découverte fait l'effet d'une bombe : les risques courus par l'entreprise ont été gravement sous-estimés, la faillite menace. Malgré l'heure tardive et à mesure que le monde se dérobe sous leurs pieds, chaque échelon de la hiérarchie alerte son supérieur, jusqu'au PDG qui débarque en hélicoptère sur le toit du gratte-ciel.


Seul Dale manque à l'appel, et pour cause : sitôt licencié, son téléphone professionnel a été désactivé. Tandis qu'une poignée de juniors partent à sa recherche dans la nuit new-yorkaise, les dirigeants réunis en assemblée extraordinaire décident de la marche à suivre pour sauver ce qui peut encore l'être : vendre les actifs toxiques dès l'ouverture de Wall Street, au matin, et provoquer sciemment, ce faisant, une crise financière sans précédent.


Du haut de la Babel contemporaine qu'est Manhattan, il y a quelque chose de vertigineux à assister à ces dysfonctionnements gigognes, du plus insignifiant au plus systémique. Des bugs en cascade qui convoquent comme une évidence le souvenir de Stanley Kubrick, grand cinéaste du dérèglement. Devant le cynisme du PDG, ordonnateur de cette boucherie capitalistique, difficile de ne pas penser aux généraux des Sentiers de la gloire, prompts à sacrifier leurs hommes sur l'autel des ambitions personnelles. Face au spectacle de ces traders harangués par leur manager, qui les envoie vendre des actifs comme on envoie au casse-pipe, l'on songe aux soldats de Full Metal Jacket, dressés pour tuer - quitte à retourner l'arme contre leur propre camp.


Mais, hormis le vacarme des hélicos ressassant les grandes heures du Vietnam, le massacre se joue ici en sourdine et à huis clos. Gardant son sang-froid, l'équipage en perdition fait résonner le silence glacial de 2001, l'odyssée de l'espace, où, déjà, une machinerie informatique se rebellait froidement contre ses utilisateurs médusés. Derrière les vitres et les écrans, une odeur de mort - fût-ce celle du chien moribond d'un employé - traverse cette nocturne dans un New York cauchemardesque ; s'il n'était déjà pris, Eyes Wide Shut eût été un titre idoine, tant les sentiments de familiarité et d'irréalité, ici, cohabitent.


A l'instar de la plupart des réalisateurs américains se réclamant aujourd'hui de Kubrick - de David Fincher à Christopher Nolan -, J. C. Chandor a fait ses armes dans la publicité avant de réaliser Margin Call, son premier long-métrage. Sa mise en scène en a gardé une efficacité sobre et rythmée, dont l'impersonnalité cadre parfaitement avec cette apocalypse en open space et en costard, où tout est question de marge - de manoeuvre, d'erreur ou de réussite. 


Comme Kubrick là encore, Chandor a fait de l'écart entre l'abstrait et le sensible l'arc de son film : les soubresauts boursiers sont ramenés à leur incidence sur l'économie "réelle", le salaire stratosphérique du trader est rattaché à des postes de dépense triviaux -"76 520 dollars par an rien que pour l'alcool et les escort girls", révèle l'un d'entre eux, cousin de débauche du financier portraituré par Steve McQueen dans Shame.


Or, là où McQueen chargeait sa barque sur un mode univoque et obsessif, Chandor veille, avec une minutie constante, à équilibrer le propos. Pour écrire Margin Call, il s'est inspiré de la faillite de Lehman Brothers de 2008, à laquelle il multiplie les clins d'oeil, mais aussi des témoignages de son père, qui a travaillé quarante ans chez Merrill Lynch.


Il y a six ans, Chandor a vu un projet de film qu'il préparait depuis des années s'effondrer au dernier moment, et l'on sent qu'une part de Margin Call vise à exorciser ce traumatisme. Sous cet angle, les baies vitrées du building semblent figurer le miroir aux alouettes hollywoodien, dont différentes générations émaillent le casting, des prometteurs Penn Badgley ou Zachary Quinto aux briscards Kevin Spacey, Jeremy Irons ou Demi Moore.


Dans un monologue d'une belle intensité, Dale se souvient du temps où, ingénieur, il bâtissait des ponts, utiles pour la communauté et construits à la sueur des fronts ouvriers, loin des châteaux de sable de Wall Street. A l'entendre ainsi méditer sur les errements du raisonnement financier, le livre le plus récent d'André Orléan, L'Empire de la valeur (Seuil, 2011), vient à l'esprit.


L'économiste y montre que la valeur d'un bien ou d'un service ne dépend ni de son utilité, ni du travail qu'a nécessité sa confection, contrairement aux théories jusqu'ici en vigueur. "La valeur est une puissance qui a pour origine le groupe social, par le biais de la mise en commun des passions et des pensées", écrit-il. Tout le talent de J. C. Chandor consiste à mettre au jour ces passions et ces pensées - interactions terriblement humaines et, partant, faillibles.

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Plume Solidaire , écrivain public - dans Ciné - Vidéo - Radio

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Un film de 40 minutes pour deux siècles d’immigration en France. 

 

Source :

Cité nationale de l'histoire de l'immigration