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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 18:00





Jardin-partage-Butte-Bergeyre1.JPG

Ecrivain public appelant les pauvres, les miséreux et les damnés de la Terre



Annemarie c’est bien volontiers que je réponds à ta suggestion de nous tutoyer pour les commodités de la conversation.


Tu me demandais dans ton dernier mail quelles sont mes motivations d’écrivain public.


Alors j’irai directement au fond des choses sans complications superfétatoires et pontifiantes.


Voilà, il y a 11 ans que j’ai quitté le monde des vivants : le monde des salariés ; le monde de ceux pour qui gagner de l’argent en travaillant  est une nécessité, et parfois une raison de vivre.

 

Nous savons tous qu’il y a une vie avant certes, mais aussi après le travail. C’est le temps de la vacance pour le salarié (loisirs, congés) ; le temps de l’inactivité pour le retraité ; le temps de la souffrance pour le chômeur de longue durée, le handicapé et le malade; de la peine pour le détenu ; le temps du portefeuille  pour le rentier ; le moment de l’éternité pour le défunt.


Et lorsque tu as beaucoup tenté pour retourner dans le monde des actifs et que tu as réalisé que tu ne satisfais pas aux critères d'adoption, vient le temps de l’accablement. Comment cela se peut-il ? Suivi d’une période de questionnement introspectif, méditatoire,  deuillifère, et ambivalent : tu constates alors que tu es à la fois économiquement mort et biologiquement vivant.


Très vivant, et Annemarie, toi qui m'a confié que tu accouchas naguère d’une engeance nombreuse, tu n’ignores pas que le propre de la vie c’est de s’inventer des raisons d’être.


En l’occurrence ailleurs et dans d’autres endroits que dans le monde  des actifs.


Tu te penches donc sur ce qui fait sens dans ton existence. Tu prends conscience que cette solitude est une apparence, que tu disposes d’une collection extraordinaire de chances : tu vis dans un pays riche, démocratique, en paix depuis soixante ans, jouissant d'un climat tempéré et stable, et tu as tout connu des 30 Glorieuses, de la société d’abondance et des libérations prométhéennes. Tu as une  épouse qui travaille  et se trouve à l’abri du chômage, tu sais qu’elle peut et accepte de t’entretenir,  que vos enfants sont adultes, assurent votre descendance par de fiers rejetons, et réussissent dans leur parcours professionnel et dans leur vie privée.


A 55 ans, à l’âge où les DRH de 30 ans  te savent vieux bien mieux que toi, où les actionnaires et les managers se débarrassent des postsoixantuitards, tu découvres en toi-même d’immenses espaces de liberté. Te sachant éclatant de santé et de joie de vivre, tu as décidé une fois pour toutes de te voir beau comme le glabre éphèbe, virile tel le musculeux bûcheron, agile en pensée comme un vol d’hirondelle, et léger au lit avec ta compagne comme le frêle papillon.


A l’aube d’une seconde vie tu regardes ta richesse et les leviers qui t’ont guidé. Tu te rends compte que tu as connu une enfance privilégiée (malgré ou en dépit de tes handicaps), reçu une éducation fondée sur des principes justes et solides qui te structurent, tu détiens un capital intellectuel (universitaire) qui te permet de comprendre, d’analyser les situations et de surmonter certains obstacles, que ton expérience de la vie et du travail ont révélé et conforté des qualités (humaines et morales), des capacités (mentales et physiques), des aptitudes  (relationnelles…), t’ont permis d’acquérir des connaissances et une culture, des techniques, des méthodes, de développer des compétences (rédactionnelle par exemple)…


Et personne chère Annemarie, personne te dis-je, ne pourra jamais jeter aux orties ces outils, qui n’attendent qu’à devenir des ressources mises au service d’une autre finalité que celle du profit et de la rémunération par le travail.

 

Là où je me suis fait jeter, je prospère et sème.


Entends Annemarie le chant de l’espoir par delà la frontière qui nous sépare au sein de l’Espace Européen !

 

Dès lors se posait la question du comment, dans quels domaines valoriser ces ressources ?


Un jour j’ai découvert cette maxime, qui m’a beaucoup aidée à réfléchir, puis à choisir, décider et agir : « Quand je me considère je me désole, mais quand je me compare je me console » (Isaïe 12,7-10.13 - Psaume 31,1-2.5.7.10-11 - Galates 2,16.19-21 - Luc 7,36 à 8,3).


Le second jour j’ai compris que la philosophie c’est la recherche de la sagesse. Et que la quête du sens est le but de ma vie. Je venais d'ouvrir la porte secrète.


Le troisième jour, en me regardant dans la glace, j’ai décidé qu’à la veille du jour de ma mort je devrai pouvoir me dire : « t’as été un mec bien, maintenant tu peux passer le karcher sur ta vie ». Je veux vraiment que mes enfants, mes petits enfants, ma famille élargie, mes amis et mes (ex et innombrables petites) amies, et tous mes voisins, disent  ensemble en une ultime ovation : « ce mec a été un mec bien, il peut à présent passer le karcher sur sa vie ! »  Sniff (mouchoir).


Le quatrième jour j’ai acquis la conviction que la Fraternité républicaine, de la trilogie qui orne les frontons de nos édifices publics, était  la plus en danger. Elle méritait qu’un combat ardent la défendît. Tant sont fragilisés les soubassements de notre cohésion nationale par l’ultralibéralisme triomphant, les conservatismes arrogants, le communautarisme rampant,  le totalitarisme sécuritaire envahissant, le racisme et les discriminations récurrentes.


Le cinquième, me vint la révélation que l’écriture, en une mission de service public , se devait au nom de l'intérêt général de venir en aide aux déshérités de notre Chère France.


Le sixième jour, par un prompt  pronunciamiento, je pris le pouvoir dans mon association, et dispense désormais mais générosités pour le bonheur obligatoire de toutes et de tous autour de moi.

 

Car en écrivant les lettres d'autrui, j'écris les nouvelles pages de ma vie.

 

Il n'y a pas d'écrivain public sans parole publique.

 

Voilà Chère Annemarie, en un billet comment je résumerais le fabuleux destin et la vocation de Plume solidaire.


J’ai dit


Plume Solidaire

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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 18:00




DSC01520.JPG

Non Annemarie tu n'es pas seule au milieu du désert




Ce courriel de Annemarie peut donner quelques clés utiles pour vous lancer dans l'activité d'écrivain public. Pour illustrer la conclusion du message que je lui adresse, je dirais que mon chiffre de bonheur brut a brutalement monté samedi dernier lorsque Elisabeth la nigérianne m'a rappelé que la rigueur dont je fais preuve dans le renseignement et le montage des dossiers lui avait permis d'obtenir son premier titre de séjour en 2007.

Et là-dessus elle se lève et me prend dans ses bras et me serre affectueusement.

Ah... l'étreinte de la femme nigérianne au fond des bureaux !

Son amie, témoin de nos émois en restait bouche bée. Aspirait-elle elle aussi à m'étreindre ?

Heureusement que ma femme ne lit jamais Plumeacide.

Je vais publier demain les deux lettres que j'ai rédigées pour elles samedi .
Vous allez vite comprendre leur situation.

Bon revenons à Annemarie.

D'abord Annemarie, est-ce que vous voulez bien, serait-ce virtuellement, me prendre dans vos bras ?

J'ai dit

Plume Solidaire







Bonjour,

 

Etes-vous toujours écrivains publics ?

 

Je me suis lancée depuis quelques semaines dans la fonction, comme dans le vide. Je suis bénévole et je 'travaille' au service d'une asbl pour desservir notre entité. Il y a un besoin mais je dois reconquérir une population demanderesse que l'écrivain précédent a un peu refroidie (incompétence ? absentéisme, certainement car je remplace en somme un fantôme). Je vais devoir distribuer affiches et affichettes tous azimuts pour m'annoncer !

 

Jusqu'à présent, j'ai eu 4 clients et cela m'a déjà pris beaucoup de temps. C'est que je réponds à la demande et je vais chez ceux qui ne savent pas se déplacer. Si la demande s'accroît, il arrivera un moment où je devrai convoquer tout le monde à la permanence.

 

Je n'ai pas reçu une formation proprement dite pour la fonction. J'ai 54 ans et j'ai travaillé entre autres 30 ans chez ..... (.....), avec un graduat en secrétariat-langues. Je pars donc vraiment de rien :  pas de connaissances spécifiques et pas de traces sur lesquelles calquer mes pas ! Seulement un certain don (mais pas certain) pour l'écriture et l'écoute.

 

Si vous avez des conseils à me donner, ils sont les bienvenus. MERCI.

--
Anne-Marie,

Ecrivain public pour ...

....

 


 

Bonjour Anne-Marie

 

 

Oh oui Anne-Marie, je suis toujours écrivain public, encore plus qu'hier et plus solidaire que jamais.


Je suis flatté que vous vous adressiez à moi pour vous conseiller dans vos premiers pas.


Pour développer votre activité la première règle c’est d’être assidue c’est-à-dire assurer des horaires d’accueil avec la plus grande régularité. Tout simplement parce que les personnes qui ont besoin de vos services ne reviendront qu’à la condition qu’elles soient sûres que vous soyez présente.


La seconde condition est de mon point de vue la qualité d’écoute. Dans l’écoute il y a deux choses : comprendre la démarche à effectuer. Plus fondamental est l’intérêt de connaître la personne.


Trop d’écrivains publics se limitent à la première fonction que je qualifierais un peu vite « d’utilitariste ». Or ce qui nous différencie des assistantes sociales (en France, mais je n’ai rien contre elles), c’est notre capacité d’accorder du temps et de la considération à des personnes qui sont en difficulté doublement (écriture + démarche). C’est l’une des raisons pour lesquelles elles vous deviendront fidèles. Cette relation vous permet aussi de solliciter des « retours » sur votre action (résultats positifs ou négatifs) indispensables pour ajuster votre méthode.


Après,  vient l’autoformation et l’expérience. Se documenter sur l’internet, contacter des personnes expertes dans un domaine déterminé, lire...C’est tout un « travail » de recherche, d’échanges en dehors des périodes d’accueil avec le public que vous devez faire pour accroître vos compétences et diversifier vos connaissances.


La confiance en soi s’acquière progressivement et au fur et à mesure que vous obtenez des retours positifs, qui sont la seule contrepartie du bénévolat.


Cependant tout cela est source de joie, de satisfactions, si vous savez entretenir la flamme de l’amour d’autrui (altruisme, humanisme civique et laïque pour ma part) et développer votre réflexion sur les motivations profondes qui vous guident dans votre activité.


Concernant mon expérience, vous pouvez parcourir ma rubrique "Chronique des permanences d'un écrivain public"; et ma méthode : regardez le petit montage diapos à droite " 2 objectifs et 10 règles pour l'écrivain pulic".


Je reste à votre écoute…par delà la frontière qui nous réunit


Amitié

Plume Solidaire

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 18:00

 

 

 

http://www.avoc.eu/FichiersUpload/2009_01_09_Galette_des_rois.jpg

 


L’idée était simple : un jour, l’an dernier, j’ai commencé à demander à certaines personnes qui venaient – et viennent - à nos permanences d’écrivains publics, si elles aimeraient que notre association leur propose de sortir de leurs gros, très, très gros ennuis d’argent, de couple ou de famille, de santé, de logement…Rencontrer d’autres personnes, se faire des amis pour sortir un peu de la solitude. Oublier « Mes emmerdes » comme dit la chanson de Charles Aznavour, pendant quelques heures.


Nous avons contacté 36 personnes intéressées par des sorties avec leurs familles, et les inviter à participer au tirage de la "Galette des Rois du mois de février", dimanche dernier.


25 personnes accompagnées de 7 enfants, avaient répondu à notre invitation ; 6 autres étaient susceptibles de se déplacer sous réserve.


Nous avions potentiellement 38 invités et 5 bénévoles enthousiastes à pouvoir se réunir.


Nous fûmes au total 25 à nous rencontrer, papoter en buvant le café super serré de Kristina, et le thé à la menthe de Farida. Tout en nous concentrant sur l’intérêt des sorties présentées, négocier âprement les dates, questionner sur les tarifs...


Un jeune Roi qui a encore besoin de faire ses preuves, et deux Reines – Raoudha et Hélène – ont trouvé la fève dans les excellentes galettes achetées par Claire. Il et elles ont eu leur 5 minutes de gloire avant de retourner l’un vers sa Maman, et nos reines mères toutes deux soutenues par leur béquille, vers leur trône d’un jour.


Voici le programme retenu des festivités conviviales :


  • 5 personnes suivront l’Atelier d’initiation à l’Internet animé par Anne-Violaine à la Maison des Associations le samedi après-midi.


  • 6 personnes de sexe féminin sont décidées à fréquenter assidûment l’activité Hammam à Barbès  (en face de la sortie du Métro). Pour 15€ la séance de karcher, je suis sûr qu’elles vont bien s’amuser, et j’aurais apprécié en qualité de Président que l’une d’entre elles eût suggéré de m’inviter pour une brève initiation à l’usage du gant de gommage sur leur peau douce…

    Perdu.

http://img.over-blog.com/300x410/3/15/27/68/hammam3.jpg
Le hammam de mes rêves


  • Après l’expérience concluante de la sortie au Musée des Arts Premiers par vent fort, froid et pluvieux, de nouvelles randonnées muséales s’imposent. Le principe d’une sortie le premier dimanche du mois, jour d’accès gratuit aux musées n’a pas été démenti par une assemblée sourcilleuse. Il n'a pas été non plus applaudi par acclamation publique comme je l'espérais.


La première s’effectuera au Louvre, en avril ou mai – mais le premier dimanche d’avril est le Jour de Pâques, et je ne suis pas sûr d’être là à temps car ma Résurrection va prendre du temps ! - Ce serait quand même quelque part en avril-mai car Anne-Violaine voudrait essayer d’obtenir des invitations un autre dimanche du mois si les files d’attente sont trop importantes le jour d’accès gratuit.


Il s’agirait d’une promenade thématique partant des fortifications, plutôt axée sur l'architecture du musée tout en passant - lentement ou furtiverment ? - devant des œuvres. Et elle a bien raison, toutes ces œuvres ça finit par être fatigant, il y en a beaucoup trop, et je les connais toutes par cœur !


 

Rendez-vous dimanche prochain et le 21 février pour voir « Le Grand voyage d’Ibn Battuta ». On sera au minimum une quinzaine.

 


 

http://explorermikaelstrandberg.files.wordpress.com/2009/08/ibnbattuta.jpg

Dromadaire ou chameau ?

 

 

 

 

http://www.sangam.org/taraki/articles/2006/images/mpibvoya.jpg

 

Comparaison des itinéraires de Marco Polo et d'Ibn Battuta


 


 

A la fin Kristina nous a fait un coup de chanson russe et Sakina m’a entraîné dans une folle danse cosaque.


Et voilà comment on s’fait des petits programmes sympas pour sortir de la solitude et chasser les gros soucis qui vous mangent la tête !

Prochain rendez-vous : tirage de la galette des rois du mois d'avril ?

 

J’ai dit

Plume Solidaire


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Qui Suis-Je ?

  • : Plumeacide, écritures publiques et arts énergétiques internes chinois
  • : Plumeacide est une histoire de fraternité républicaine avec celles et ceux qui s'embrouillent avec les chiffres et les lettres. Au fil des années il est devenu aussi la mémoire visuelle de ma pratique des arts énergétiques internes.
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Plumeacide poursuit doucement mais sûrement son voyage dans la blogosphère, et va vers sa deuxième millionième page visitée ! Mââgique !
 
  
2 objectifs et 10 règles pour l'écrivain public (vidéo 3'30)

 

 
 
Bonne visite et à bientôt
espère-je !
 
 

Pourquoi me bouge je ?

Le monde n'est pas
difficile à vivre à cause
de ceux qui font le mal,
mais à cause de ceux
qui regardent
et laissent faire

Albert Einstein

Le Film de l'immigration

  25839 71896

Un film de 40 minutes pour deux siècles d’immigration en France. 

 

Source :

Cité nationale de l'histoire de l'immigration