Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 20:59
Kaboul, Afghanistan,1972

Kaboul, Afghanistan,1972

Article mis à jour le 18 septembre

 

L'ordonnance du Conseil d'Etat

 

Les histoires de petites culottes sont consubstantielles à l'esprit gaulois.

Depuis notre plus tendre enfance la petite culotte intrigue le petit garçon qui se demande ce qu'elle peut bien contenir, et fait l'objet d'un choix attentionné de la part des mamans et des petites filles pour faire diversion par les formes, les couleurs et les motifs qui y sont imprimés.

Qu'il lève la main l'enfant ou l'homme qui n'a pas essayé un jour une petite culotte de sa mère, d'une soeur, d'une cousine, d'une copine ?

Les dessous féminins fascinent le mécréant, serait-ce pour les enlever avec plus ou moins de délicatesse pour dévoiler le dessous des dessous de ces dames quand elles y consentent.

La petite culotte est ce qui reste de cache quand tout le reste est dévoilé. C'est le triangle de la pudeur impudique, de l'émotion que procure la vision débarrassée de la culpabilité, du désir érotique partagé et affiché; de la beauté naturelle dénuée d'hypocrisie et offerte au(x) regard(s), du corps affranchi de ses corsets quotidiens et des écorces  vestimentaires.

La petite culotte de nos compagnes condense tout ce que nous aimons conjointement dans la vie: désir, charme, séduction, amour, tendresse, complicité, fantaisie, joie de vivre, extase.

Qu'il lève la main l'homme qui ne voudrait mourir en épectase.

L'affaire du burkini appartient à un tout autre registre.

C'est le costume de la dissimulation de la chair. De la chair féminine interprétée exclusivement comme source de convoitise sexuelle. Il suppose l'immaturité de l'homme, son incapacié à maîtriser ses pulsions. C'est une tenue de l'interdit, de la prohibition, de la censure. C'est le symbole d'un corps dématérialisé porteur des stigmates sociaux d'une religion qui en a codifié l'usage dans le moindre détail; qui le (pré)destine à la soumission à un homme lui-même garant des règles théologiques des relations qu'il doit entretenir avec sa mère, sa soeur, son épouse, sa fille. Soumis à son tour à un Dieu dont il ne peut se démettre. Le burkini est la signature du renoncement à la liberté de la femme de choisir les hommes qu'elle souhaite rencontrer et fréquenter en s'affranchissant de la tutelle familiale et communautaire. Cette gangue est le vecteur exhibé publiquement de la suprématie indiscutable et non négociable, en vertu de la liberté d'expression, de la croyance en une religion particulière dans une version particulière de cette religion. A-t-on seulement pensé à écrire une prière avant de revêtir le burkini ?

C'est le signal adressé à toutes, d'abord et surtout, et à tous, ensuite, de l'arrogance masquée sous l'apparence de l'humilité de la femme. L'apparition du burkini n'est au fond qu'une perversion, un détournement, de la liberté fondamentale qu'accorde un peuple mécréant à tous ses citoyen(ne)s, de se vêtir comme chacun(e) le souhaite dans l'espace public, en affirmant une identité religieuse dans l'intention de se démarquer des normes de cette même société sécularisée et honnie. Son but n'est rien d'autre que d'afficher une identité déviante; de signifier la volonté d'ignorer, par le port d'un déguisement pudibond, celles et ceux qui sont aujourd'hui, pour le moins, défiant(e)s envers cette religion. Populations dont elles attendent une tolérance complaisante, ou l'indifférence silencieuse qui à leurs yeux vaut acceptation tacite.

Le burkini est-il pour autant la burqa des plages ?

S'il exprime la liberté de la femme qui revendique son bonheur de vivre dans une prison peinte aux couleurs parfois chatoyantes, il faut rappeler que les "fondamentalistes pensent que la place de la femme est à la maison et non à la plage, dans une promiscuité et une mixité intolérable quelle que soit sa tenue"*; et qu'elle n'est même imaginable pour les partisans de l'Etat ismamique.

*nouvelobs - 28 août 2016

La bataille théologico politique des tissus, est un cheval de Troie qu'enfourchent les défenseurs des libertés fondamentales, qui contribuent à les réduire à leur corps défendant.

Car le burkini est l'arme de la domination des faibles sur l'ensemble d'une société traumatisée et hostile à leur interprétation de leur religion, et dans laquelle elles ont décidé de ne pas s'intégrer; c'est celle de femmes soumises qui détestent la laïcité.

Les juristes des associations de défense des droits de l'homme se trompent de combat en s'en prenant aux arrêtés pris par des maires, en raison d'une suspicion peut-être justifiée dans certains cas, de racisme et d'islamophobie, ou de démagogie électoraliste.

En consentant à s'interposer entre ces femmes et ceux qui les instrumentalisent, ces professionnels, pourtant animés de bonnes intentions, évitent à ces derniers d'apparaître sur le devant de la scène; leur accordent l'économie d'assumer eux-mêmes publiquement la responsabilité de leurs actes et de leur défense; et entretiennent, en la circonstance, le leurre de leur tropisme victimaire. 

En regardant le doigt qui montre la lune, ces experts en droit(s) sont devenus les alliés objectifs des vraies fausses victimes qui les dupent au nom d'une idéologie totalitaire et liberticide; dont ils acceptent de devenir les protecteurs, en vertu des principes de la liberté d'expression et de respect des droits de l'homme, dont elles n'ont cure. 

Les associations qui les soutiennent seront-elles regardées un jour comme les "néo pieds rouges" de la France de 2015 ?

Il y a pourtant tant d'autres droits à défendre que celui de porter une étoffe.

Le fondamentalisme religieux est un ver dans le fruit de la République. 

Il vient de gagner une bataille. Il prépare déjà la mise en scène politique et médiatique de la suivante.

Pourtant, en la circonstance, la Justice a bien fait son travail, rien que son travail.

 

Plume Solidaire

 

- - - - - - - - - - 

 

 

http://www.conseil-etat.fr/Actualites/Communiques/Mesure-d-interdiction-des-tenues-regardees-comme-manifestant-de-maniere-ostensible-une-appartenance-religieuse-lors-de-la-baignade-et-sur-les-plages

Le 26 août | Décision contentieuse

(…)

La Ligue des droits de l’homme (LDH) et deux particuliers, d’une part, l’Association de défense des droits de l’homme-Collectif contre l’islamophobie en France, d’autre part, avaient formé un référé-liberté pour demander au juge des référés du tribunal administratif de Nice de suspendre cet article 4.3. Cette procédure du référé liberté, prévue par l’article L. 521-2 du code de justice administrative, permet au juge administratif d’ordonner, dans un délai de quarante-huit heures, toutes les mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une autorité administrative aurait porté une atteinte grave et manifestement illégale. Pour obtenir satisfaction, le requérant doit justifier d’une situation d’urgence particulière, justifiant que le juge se prononce dans de brefs délais.

Par une ordonnance du 22 août 2016, le tribunal administratif de Nice, statuant en formation collégiale de trois juges des référés, a rejeté les deux requêtes. Les requérants ont alors fait appel devant le juge des référés du Conseil d’État.

Après avoir tenu une audience publique le 25 août 2016, le juge des référés du Conseil d’État, statuant également en formation collégiale de trois juges,  a rendu son  ordonnance.

 

Le 26 août le juge des référés du Conseil d’Etat suspend une mesure d’interdiction des tenues regardées comme manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse lors de la baignade et sur les plages.

Le juge des référés du Conseil d’État rappelle, conformément à une jurisprudence constante depuis plus d’un siècle, qu’il appartient au  maire de concilier l’accomplissement de sa mission de maintien de l’ordre dans la commune avec le respect des libertés garanties par les lois. Les mesures de police que le maire d’une commune du littoral édicte en vue de réglementer l’accès à la plage et la pratique de la baignade doivent donc être adaptées, nécessaires et proportionnées au regard des seules nécessités de l’ordre public, telles qu’elles découlent des circonstances de temps et de lieu, et compte tenu des exigences qu’impliquent le bon accès au rivage, la sécurité de la baignade ainsi que l’hygiène et la décence sur la plage. Il n’appartient pas au maire de se fonder sur d’autres considérations et les restrictions qu’il apporte aux libertés doivent être justifiées par des risques avérés d’atteinte à l’ordre public.

A Villeneuve-Loubet, aucun élément ne permet de retenir que des risques de trouble à l’ordre public aient résulté de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes. En l’absence de tels risques, le maire ne pouvait prendre une mesure interdisant l’accès à la plage et la baignade.

En l’absence de tels risques, l’émotion et les inquiétudes résultant des attentats terroristes, notamment de celui commis à Nice le 14 juillet dernier, ne sauraient suffire à justifier légalement la mesure d’interdiction contestée. Le juge des référés en déduit que, dans ces conditions, le maire ne pouvait, sans excéder ses pouvoirs de police, édicter des dispositions qui interdisent l’accès à la plage et la baignade alors qu’elles ne reposent ni sur des risques avérés de troubles à l’ordre public ni, par ailleurs, sur des motifs d’hygiène ou de décence.

Le juge des référés du Conseil d’État conclut donc que l’article 4.3 de l’arrêté contesté a porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle. La situation d’urgence étant par ailleurs caractérisée, il annule l’ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Nice et ordonne la suspension de cet article.

Le juge des référés du Conseil d’État suspend donc cette mesure d’interdiction.

Partager cet article
Repost0
18 août 2016 4 18 /08 /août /2016 14:25
Monokini - 1870

Monokini - 1870

Source : http://www.metronews.fr/info/burkini-la-semaine-ou-la-france-est-devenue-folle/mphm!JyApa48ADiav6/?ref=yfp

 

"Burkini", la semaine où la France est devenue folle

MIS À JOUR : 13-08-2016 17:23

ISLAM - Peur sur les plages. Le burkini, ce maillot porté par certaines musulmanes, est devenu en quelques jours un sujet électrique. La fixation sur ce vêtement a provoqué le retour d'un débat crispé sur l'islam.

Le 11 août, Nice-Matin dévoile que le maire (Les Républicains) de Cannes, David Lisnard, interdit aux baigneurs de porter le burkini sur ses plages, est révélateur de l’aura de psychose qui enveloppe le vêtement. L’arrêté de la Ville, daté du 28 juillet, s’adosse à des critères moraux : "L’accès aux plages et à la baignade est interdit jusqu’au 31 août 2016 à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité des baignades." Les contrevenantes s’exposent à une amende de 35 euros. 

(…)

Des femmes "directement concernées", ont sollicité le Collectif contre l’islamophobie (CCIF) qui a saisi (en vain) la justice en référé-liberté pour contester l'arrêté. 

(…)

Ces derniers mois, les vêtements qualifiés d’islamiques ont provoqué tressaillements et indignations. Il y a eu les querelles autour de la "mode islamique" ou du "Hijab day" à Sciences Po Paris. Surtout, l’emballement autour du burkini - que n’arbore qu’un nombre réduit de musulmanes - n’est pas sans évoquer le débat sur le port de la burqa, en 2010. Il avait débouché sur une loi générale le 11 octobre, qui ne concernait alors que 2000 personnes en France.  

Burkini

Burkini

1900 - Burkini homme respectueux de la 'Awra devant ses Mahârimes, les autres hommes, sa femme, et les autres femmes étrangères

1900 - Burkini homme respectueux de la 'Awra devant ses Mahârimes, les autres hommes, sa femme, et les autres femmes étrangères

http://www.nicematin.com/justice/la-justice-valide-larrete-municipal-interdisant-le-port-du-burkini-a-cannes-70993

 

La justice valide l'arrêté municipal interdisant le port du burkini à Cannes

Ils réclamaient d'urgence la suspension de l'arrêté municipal cannois du 28 juillet. Une demande rejetée par ordonnance en date de ce samedi 13 août.

Dans l’affaire du burkini, le tribunal administratif de Nice reconnaît la validité de l’arrêté municipal de Cannes.

Le juge des référés n'a pas suivi la requête présentée vendredi 12 août par trois sympathisantes de la Fédération des musulmans du Sud, et par l'association de défense des droits de l'homme – collectif contre l'islamophobie en France.

Ils réclamaient d'urgence la suspension de l'arrêté municipal cannois du 28 juillet. Une demande rejetée par ordonnance en date de ce samedi 13 août.

L'arrêté pris par le maire de Cannes David Lisnard porte sur l'interdiction, à compter du 28 juillet et jusqu'au 31 août "d'accès aux plages et de baignade à toute personne n'ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d'hygiène et de sécurité des baignades adaptées au domaine public maritime, ainsi que le port de vêtements pendant la baignade ayant une connotation contraires à ces principes."

M. Lemaître, juge des référés, ne retient pas le caractère d'urgence car "les requérants ont saisi le juge des référés le 12 août pour contester l'arrêté du maire de Cannes du 28 juillet (...)"

Il note que "sont respectées les dispositions de l’article 1er de la Constitution ("La France est une République laïque"), qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers."

Enfin, l'ordonnance de référé précise que "dans le contexte d'état d'urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice il y a un mois, l'affichage de signes religieux ostentatoires (...) en l'espèce sous la forme de tenues de plage affichant leur religion, sont de nature à créer ou exacerber des tensions parmi les nombreux usagers du domaine maritime, de toutes confessions, qui fréquentent les plages de Cannes au mois d'août, et un risque de troubles à l'ordre public (...)"

 

-----------------------------------------

Oui au burkini, oui au monokini, oui au bikini, oui au burkunu !

 

Pour une République balnéaire

 

Le burkini n’est pas un vêtement à connotation religieuse, ce n’est qu’une tenue de bain à la mode cet été qui est portée par quelques femmes qui souhaitent passer inaperçues en dissimulant discrètement leurs formes.

L’an prochain les concepteurs de la mode créeront de nouveaux modèles destinés aussi bien aux nouvelles adeptes entichées de ce dress-code, qu’aux affidées de cette tenue fantaisie pour qu’elles puissent renouveler leur garde-robe de mer. Car le burkini est un produit commercial comme un autre qui n'a d'autre vocation qu'à être porté par le plus grand nombre de clientes, quelle que soit leur confession, leur appartenance politique ou syndicale; et contribuer ainsi à l’expansion de notre puissance économique en créant de nombreux emplois dans l’industrie textile.

Comme en témoigne la mode du mobilier qui réinvente aujourd'hui les meubles des années 50, le retour sur le passé est une source inépuisable de créativité artistique. Ainsi le burkini n'est-il qu'une déclinaison post-moderne et féminine du costume de bain des hommmes de 1900 (voir photo).

Dans deux ans, des stylistes inventeront la "qamisette" ou "jubette" inspirées de la longue chemise tabligh appelée qamis ou juba; une tenue de bain adaptée à tous les hommes qui désirent dissimuler leurs inélégants bourrelets sans bronzer. 

Dans la même veine purement mercantile, viendra le burkunu qui répond aux attentes de la jeune clientèle aux formes propices au dévoilement de la peau.

J'ai entendu dire sur les ondes que l'origine de l'échauffourée de Sisco en Corse proviendrait du fait qu'une partie de la population locale aurait tenté de s'approprier une partie de la plage ainsi réservée à l'usage des femmes portant le burkini.

Quelle erreur de l'en avoir empêché !

Car c'eût été l'opportunité unique de réaliser sur cette plage une expérience inédite et audacieuse de mixité sociale réussie, de tolérance mutuelle, de fraternité et de concorde républicaines, de cohésion nationale autour de la tenue de plage. 

Pourquoi les maires de Cannes, de Villeneuve-Loubet, de Sisco et d'ailleurs, n'ont-ils pas pensé à constituer sur les plages de leur commune d'autres espaces mitoyens des burkinis: les uns réservés aux nudistes, voisinant avec les femmes en maillots de bain deux pièces, elles-mêmes allongées sur le sable chaud à côté des femmes offrant leurs poitrines au soleil; les jolies filles en burkunu nimbées d'un imperceptible voile de tissu jouxtant les familles et les personnes âgées nostalgiques de la mode de 1870 (voir photos) ?

Une allée centrale parallèle au rivage aurait permis à tout un chacun d'arpenter la plage en toute liberté, créant ainsi la possibilité de rencontres entre populations liées par les mêmes valeurs de partage de l'espace, de désir d'altérité, manifestant dans la bonne humeur dyonisiaque de l'été, leur expression du fameux "vivre ensemble".

Un arrêté municipal aurait interdit toute séparation matérialisée des groupes.

Encore une occasion manquée par nos élus.

Gageons, qu'hélas, il y en aura bien d'autres.

Et en attendant, vive le burkunu !

 

Plume Solidaire

Oui au burkini, oui au monokini, oui au bikini, oui au burkunu !
Partager cet article
Repost0
20 juin 2015 6 20 /06 /juin /2015 16:54
L'avaleur de serpent

L'avaleur de serpent

Avaler des couleuvres est le lot de tout un chacun.

L'écrivain public en avale aussi quelques unes.

Parfois, dans un sursaut de lucidité, il est possible de s'en prémunir, ou de clarifier une situation pour mettre un terme à une relation que nous pressentons un peu instrumentalisatrice à notre endroit.

La question qui se pose en arrière-plan est celle de l'intention.

Voici mon histoire avec Ayo, qui j'en suis convaincu a agi avec une certaine naïveté, et je le suppose un peu, par un excès de confiance dans les pouvoirs de sorcier qu'il devait peut-être me conférer.

En tout état de cause, c'est ainsi que préfère voir les choses.

Vieux singe certes, sorcier pourquoi pas, avaleur de couleuvre le moins possible.

 

- - - - - - - - - - -

 

Ayo est un prénom ivoirien – que j’ai trouvé pour la circonstance de cette chronique –, qui signifie Joie.

J’ai reçu Ayo à plusieurs reprises. Jeune et célibataire, il vit dans un foyer de notre arrondissement. C’était un garçon calme et attachant, anxieux mais convainquant et persévérant.

Pôle Emploi lui réclamait en octobre 2014 le remboursement d’un trop-perçu proche de 7 000 € d’Allocation Spécifique de Solidarité pour une période couvrant presque trois ans (33 mois), au motif qu’il était salarié pendant cette période. Ayo prétendait qu’il y a eu une erreur d’identité et qu’il s’agissait d’un tiers qui porte les mêmes prénom et nom que lui.

Pour qui connaît un peu l’Afrique, ses africains, et les problèmes que posent un patronyme identique pour un grand nombre de personnes ainsi qu'aux organismes sociaux, l’argument d’Ayo me paraissait plausible.

A sa demande, j’écris à l’entreprise pour demander une attestation certifiant qu’il n’y avait jamais travaillé. Il affirmait alors, comme je l’indique dans le courrier ci-dessous, s’y être rendu pour se faire remettre ce document en mains propres. Et il lui aurait été répondu qu’il lui sera adressé par voie postale.

Sans réponse de l’entreprise, je lui propose de solliciter l’intervention du Délégué du Défenseur des Droits, et je rédige le courrier qui suit. Quelques jours plus tard, ce dernier me contacte et m’indique que Pôle Emploi, qui n’est pas une administration publique, sort du champ de ses compétences. Toutefois il consent à intervenir à titre dérogatoire auprès d’une personne qu’il connaît à titre personnel.

C’est au cours de ce contact téléphonique qu’il m’informera que, en réponse à mon observation concernant les modalités de contrôles rétroactifs des allocations, si les organismes attributaires les effectuent aussi longtemps après les versements, c’est par manque de personnel.

Ayo persistant dans sa démarche, insiste habilement pour je contacte personnellement l’entreprise, pensant peut-être que mon aura de patriarche local des écritures publiques serait des plus efficientes pour obtenir cette pseudo attestation de "non emploi". J’y consens à condition qu’il me promette sur le champ qu’il ne me ment pas.

Il promet. Il confirme droit dans les yeux.

Le lendemain, aux heures de travail, je saisis mon téléphone, décidé à clarifier cette situation. Pour les besoins de la cause je m’improvise avocat. J'usurpe ma qualification pour m'assurer d'entendre le patron.

La personne qui reçoit mon appel me transmet immédiatement le PDG de l’entreprise, auquel je me présente en qualité de défenseur de M Ayo.

J’expose la situation d'Ayo, et je m’entends répondre : « Nous connaissons très bien M Ayo … ; il a travaillé longtemps dans notre entreprise. Il était l’un de nos salariés de 2010 à fin 2012. Nous avons adressé au Pôle Emploi les copies des fiches de paie de la période correspondant au trop-perçu  ».

Je présente mes excuses pour le dérangement, je précise que je ne suis qu'écrivain public bénévole et pas avocat. Je raccroche confus et déconcerté, mais néanmoins satisfait d’avoir clarifié cette affaire.

Ayo a menti.

Je n’ai jamais revu Ayo.

Cochon qui s'en dédit, oui. Mais stratégie de misère et tactique du pauvre, Ayo est bien plus à plaindre qu'à blâmer, et s’il revient, je lui ferai ses courriers.

Je serai bien curieux de savoir comment va rembourser son trop-perçu*.  Depuis qu’il ne perçoit plus l’ASS et se trouve sans ressource.

Intuitivement, j'ai le sentiment que le but de Pôle Emploi consiste avant tout à radier les fraudeurs insolvables, au moins pour la durée que représente le montant de leur dette qui, dans la mesure où ils demeureraient sans emploi (déclaré car il faut bien vivre), serait ainsi annulée. 

 

Plume Solidaire

*210 € pendant 33 mois, auquel s’ajoutent 850 € de frais d’huissier de justice.

 

- - - - - - - - - - -

 

M. ………………

Foyer …………

Chambre ……… – BAT

………………………………

75019 PARIS

 

PÔLE EMPLOI ILE-DE-FRANCE

POLE EMPLOI ARMAND CARREL

44 rue Armand Carrel

75019 PARIS

 

 

Paris le 14 février 2015

 

 

OBJET : demande de remboursement de trop perçu de l’ASS

Numéro identifiant : …………….

Numéro dossier ….

Numéro de créance ……………..

 

Madame, Monsieur,

 

En raison de mes difficultés de lecture et d’écriture, je suis contraint de faire appel aux compétences d’un écrivain public.

 

Par courrier du .. octobre 2014 vous me réclamez un trop perçu d’Allocation Spécifique de Solidarité d’un montant de 6953,40 €.

 

Je me suis rendu dans les jours qui ont suivi dans vos services pour vous informer que je n ‘ai jamais travaillé dans cette entreprise. Les périodes d’emploi – du 10/3/2010 au 30/11/2010 et du 1/12/2011 au 30/11/2012 -, qui motivent votre demande de remboursement, concernent une personne qui m’est inconnue.

 

A votre demande, je me suis déplacé début novembre, auprès de la société ……………………… – 75010 Paris, pour demander une attestation confirmant que je n’ai jamais été salarié dans cette entreprise. J’ai pu m’entretenir avec la comptable, celle-ci s’est engagée à me faire parvenir cette attestation. Ce document ne m’ayant pas été adressé après trois passages dans cette entreprise pour rappeler ma demande, et trois promesses orales réitérées, j’ai adressé un nouveau courrier par lettre recommandée avec accusé de réception  le 13 février.

 

J’ai reçu la Signification de contrainte du .. décembre 2014, qui m’a été transmise par Huissiers de Justice, pour un montant de 7 803.66 €.

 

Je vous rappelle que je suis en recherche d’emploi, que l’ASS – 480 € par mois - constitue mon unique ressource, et que son montant est bien trop modeste pour que je puisse me permettre d’envisager son remboursement.

 

Par ailleurs, je me permets de vous exprimer mon étonnement, au constat que vos services ne soient pas en mesure de contrôler la validité des versements aux demandeurs d’emploi dans des délais raisonnables, pour que les ayants-droits à ces allocations demeurent en situation de solvabilité concernant les trop-perçus qui leur sont réclamés.

 

A cet égard, il me semble que, compte tenu de l’importance de la somme réclamée, il serait justifié que votre administration apporte elle-même la preuve de l’omission involontaire ou frauduleuse des déclarations du demandeur d’emploi.

 

En conséquence, je demande l’annulation de cette créance qui ne me concerne pas.

 

J’attire votre attention sur le fait que j’ai décidé d’informer le Délégué du Défenseur des droits de ma situation, et de lui transmettre mon dossier en sollicitant sa médiation en vue de l’annulation de cette créance non fondée.

 

Dans l’attente d’une décision favorable à ma requête, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations respectueuses.

 

 

 

 

 

PJ : copies

  • Courrier du 13 février 2015 à la société ……………
  • Signification de contrainte du .. décembre 2014
  • Courrier Pôle Emploi du ..octobre  2014

 

- - - - - - - - - - -

 

Partager cet article
Repost0

Qui Suis-Je ?

  • : Plumeacide, écritures publiques et arts énergétiques internes chinois
  • : Plumeacide est une histoire de fraternité républicaine avec celles et ceux qui s'embrouillent avec les chiffres et les lettres. Au fil des années il est devenu aussi la mémoire visuelle de ma pratique des arts énergétiques internes.
  • Contact

Allo, y a quelqu'un là ?

 
Plumeacide poursuit doucement mais sûrement son voyage dans la blogosphère, et va vers sa deuxième millionième page visitée ! Mââgique !
 
  
2 objectifs et 10 règles pour l'écrivain public (vidéo 3'30)

 

 
 
Bonne visite et à bientôt
espère-je !
 
 

Pourquoi me bouge je ?

Le monde n'est pas
difficile à vivre à cause
de ceux qui font le mal,
mais à cause de ceux
qui regardent
et laissent faire

Albert Einstein

Le Film de l'immigration

  25839 71896

Un film de 40 minutes pour deux siècles d’immigration en France. 

 

Source :

Cité nationale de l'histoire de l'immigration