Visuel : Milan actu
Triste rapport qui met en relief les conséquences de situations que nous rencontrons régulièrement dans nos
permanences. Ainsi, tout récemment cette jeune femme d’origine étrangère venue me voir pour rédiger un recours pour trop perçu de 7 500 € du RSA au motif qu’elle aurait dissimulée une vie
conjugale, pendant une période au cours de laquelle elle affirme qu'elle ne résidait pas en France.
Cette jeune femme serait arrivée sur le territoire national en 2007 -2008 sans titre de séjour. Elle était
accompagnée de sa fille âgée de 2 ans, et est enceinte d’un second enfant dont elle va accoucher très prochainement.
Elles sont hébergées au SAMU SOCIAL.
Si la mère a pu obtenir un titre de séjour grâce à la naissance de sa fille, la question est bien de savoir
quel avenir auront ces deux enfants dans notre pays.
Triste « rapport qui pourrait bien être le dernier publié par Mme Versini, sa fonction devant
disparaître l'an prochain, absorbée par le futur défenseur des droits ».
J’ai dit
Plume Solidaire
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Surpoids, stress, problèmes scolaires: un rapport s'inquiète pour les enfants des familles pauvres
LEMONDE.FR avec AFP | 15.11.10 | 10h33 • Mis à jour le 15.11.10 | 11h33
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Ballottés d'hôtels en foyers, plus souvent en difficulté scolaire, moins bien soignés, les enfants issus de familles
pauvres subissent directement la pauvreté de leurs parents, s'alarme la défenseure des enfants Dominique Versini dans un rapport rendu public lundi 15 novembre sur les conséquences de la précarité sur les droits de l'enfant.
"La pauvreté a des conséquences au long cours sur la construction des
enfants et peut avoir un impact très lourd sur leur capacité à se construire pour l'avenir un capital culturel et social indispensable pour évoluer dans une société aussi exigeante que la
nôtre", indique-t-elle dans son rapport, rappelant qu'en France, "la précarité touche près de 2 millions
d'enfants, dont les familles vivent (...) sous le seuil de pauvreté qui est défini par l'Insee à 950 euros par mois".
"L'EXPULSION COMPARABLE AUX EFFETS DE LA GUERRE"
Son rapport s'attarde notamment sur les conséquences du mal-logement sur les enfants : quand les familles "sont hébergées chez des gens ou des centres d'hébergement d'urgence, ou dans des hôtels avec des enfants qui toutes les semaines ou tous les quinze jours
changent d'hôtels, [cela] a des conséquences sur l'équilibre des enfants", indique-t-elle, avant de poursuivre : "Certains experts
comparent l'impact d'une expulsion sur les enfants aux effets de la guerre."
Conditions de vie précaires pour cette famille dans un appartement insalubre du 19e
arrondissement de Paris.AFP/JACK GUEZ
Cette situation "a une incidence indiscutable sur le parcours scolaire des
enfants", qui ont du mal à se concentrer tant ils sont préoccupés par les soucis de leurs parents, explique le rapport. "La précarité mobilise beaucoup les enfants, qui sont
toujours solidaires avec leurs parents", et "ils n'arrivent pas à se concentrer" à l'école, où les enseignants ne sont pas formés pour cette population, relève-t-elle. Du coup,
"l'école n'est pas un lieu d'espoir pour eux".
Mme Versini souligne ainsi le manque de logements sociaux en France, déplorant
une "absence de volonté politique" de faire appliquer la loi SRU, qui oblige les communes de plus de 5 000 habitants à disposer de 20 % de
logements sociaux.
MÉDECINE À DEUX VITESSES
Le rapport constate par ailleurs que "les enfants pauvres subissent des inégalités
croissantes dans l'accès aux soins, ce qui tend à créer une médecine à deux vitesses". "Comme beaucoup de médecins ne prennent pas les gens qui ont
la CMU [couverture-maladie universelle], les gens n'y vont pas. Donc quand l'enfant est malade (...), on va aux urgences. Il est soigné sur un épisode aigu, il y a des ruptures de soins permanentes", déplore-t-elle. Or, "quand on
est mal pris en charge dans son enfance, on est pénalisé pour la vie", fait-elle valoir.
Le rapport relève également que "le risque de surpoids chez les enfants et les adolescents en situation de
précarité est multiplié par trois".
Forte de ces constats, Mme Versini estime que l'objectif de Nicolas Sarkozy de réduire d'un tiers la pauvreté en 2012 "paraît difficile à tenir s'il n'y a pas des priorités fermes qui sont
établies". Elle propose donc notamment un "plan santé enfant et adolescent", une meilleure application de la loi SRU, la création de modes de garde "adaptés" à tous les
horaires et revenus, et prône la réduction du nombre de placements d'enfants en institution pour cause de précarité.
Ce rapport pourrait bien être le dernier publié par Mme Versini, sa fonction devant disparaître l'an
prochain, absorbée par le futur défenseur des droits.