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9 juin 2012 6 09 /06 /juin /2012 17:00

 

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Source : bobloblog

 

« Ai-je fait un bel usage de ma présence au monde ? » telle est la question que l'on se pose à la suite de Lyonel Trouillot, avec la lecture de son tout dernier roman, La belle amour humaine.


Anaïse vient à Haïti depuis sa grande métropole pleine de lumières pour comprendre les raisons de la disparition de son grand-père et de l'ami de celui-ci, le Colonel dans un mystérieux incendie. Elle cherche aussi un père qu'elle n'a pas connu.


Pour son voyage-enquête, Anaïse prend pour guide Thomas, chauffeur de taxi de son état. Il est beau parleur, connaît la capitale comme sa poche. Il est un peu philosophe à sa façon et surtout homme au grand coeur. Par son oncle artiste peintre célèbre, Thomas connaît bien l'histoire familiale d'Anaïse, les us et coutumes du village d'Anse-à-Fôleur. Le long voyage nocturne entre la capital et le village côtier sera l'occasion d'une histoire très instructive pour la jeune femme.

Ainsi Anaïse apprendra que son grand-père et son ami le Colonel étaient très liés parce qu'ils partageaient par les mêmes ambitions, le même goût du pouvoir, de la domination. Ils prenaient beaucoup plus au reste de l'humanité qu'ils ne donnaient, des profiteurs, n'ayant pour objectif dans la vie que celui d'assouvir leurs envies. Alors forcément, ils ne pouvaient pas apparaître, d'aucune façon possible, sur le grand tableau vivant du village.

Entre le long monologue de Thomas et celui plus succinct d'Anaïse, L. Trouillot en profite pour glisser quelques vérités bien senties. Il n'y va pas par quatre chemins pour dire ce qu'il pense des touristes qui vont et repartent de son pays en y apportant qui ses angoisses, ses préjugés, qui ses appétits sexuels, ces « petits messieurs de la capitale » qui croient tout savoir mieux que les locaux, ou d'autres qui après leur voyage d'une semaine n'hésitent pas à se présenter comme connaisseur du pays. On n'oublie pas non plus le cas des agents des organisations internationales. C'est franchement à lire car sans concession. Derrière le poète, l'auteur engagé n'est jamais très loin. Et c'est tant mieux.

A travers le long monologue de Thomas que j'ai beaucoup plus apprécié que les pages relatant les pensées de la jeune femme, peut être du fait du changement de ton nécessaire pour distinguer les deux discours, l'un plus riche plus vivant, l'autre un tantinet plus rétréci presque sclérosé, j'ai aimé les idées développées par de L. Trouillot. Même si elles se trouvaient déjà dans ses précédents romans, ses vers ou même entre les lignes de son interview, j'ai aimé qu'il les reprennent de façon plus approfondies dans ce roman là. Le titre si évocateur n'est autre qu'un petit bout d'un message de vœux publié en 1957 de Jacques Stephen Alexis (un médecin et un écrivain haïtien, connu pour ses prises de position contre la dictature).


Par le biais de magnifiques personnages, l'auteur déclare que chacun tient sa place de cette belle et grande humanité. Il faut également ne pas demander à quelqu'un d'y occuper la place d'un autre. Qu'il faut savoir partager avec les autres « une ration d'aube et de rosée. »

Que dire aussi sur le fait que « chacun a son devoir de merveille », sa partition à jouer, sa petite touche de peinture à ajouter au tableau de la belle amour humaine ? Que dire encore après les mots de Thomas : « Enfin mon village. J'y ai planté mes rêves. Et la terre qui t'appartient, c'est celle où tu plantes tes rêves. Cette que tu aimerais léguer à tes enfants. » Et je vous en passe encore bien d'autres qui m'ont beaucoup touchées.

Anaïse est venue au village de d'Anse-à-Fôleur pour y chercher un père. Elle ne l'a pas trouvé. Elle cherchait d'autres ciels, pour augmenter sa part de paysages humains. Elle n'a trouvé que des humains bien vivants.

Finalement, « tout ce qui compte, c'est le bonheur. Le reste, c'est des entraves. »

Un beau moment de philosophie toute simple pourtant essentielle et très bien soutenue par l'intelligente écriture de coeur de L. Trouillot. A lire assurément.


Lire aussi l'interview de Lyonel Trouillot sur Biblioblog.

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 17:00

 

Source : laviedesidees

 

 

Entretien avec Vincent Renard


 

Les objectifs affichés par le développement urbain durable, en pesant apparemment sur le coût du logement et de ses équipements d’accompagnement (mobilités, services), n’entrent-ils pas en contradiction avec les exigences d’équité dans l’accès au logement ? Analysant la situation française au regard de nos voisins européens, Vincent Renard répond aux questions posées par l’articulation entre développement urbain durable et logement équitable.


 

Question 1 : comment définir l’équité dans l’accès au logement ?

 

Question 2 : par quoi s’explique la détérioration de la situation en France ?

 

Question 3 : les politiques publiques parviennent-elles à prévenir ces difficultés ?

 

Question 4 : la mise en œuvre du développement urbain durable favorise-t-elle ou freine-t-elle l’équité dans l’accès au logement ?

 

Question 5 : faut-il privilégier certaines formes urbaines pour améliorer l’équité dans l’accès au logement ?






20120504_Renard par laviedesidees

 

 

 

Vincent Renard est économiste, directeur de recherches au CNRS, spécialisé dans les questions d’économie foncière et immobilière. Il est actuellement conseiller à la direction de l’IDDRI, rattaché à Sciences-Po Paris. Fondateur et longtemps animateur avec Joseph Comby de l’Association des Études Foncières (ADEF), il a développé des analyses comparatives d’économie urbaine et d’économie foncière et immobilière, en Europe, dans plusieurs pays d’Amérique Latine puis dans les pays en transition, en particulier la Russie, l’Ukraine et la Chine. Il effectue des missions pour l’ OCDE, l’ Union Européenne, la Banque Mondiale, la CEPAL.

 

 


 

 

 

 

Yankel Fijalkow, « Sous les tristes toits de Paris », La Vie des idées, 1er juin 2012. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Sous-les-tristes-toits-de-Paris.html

 

 

Sous les tristes toits de Paris


par Yankel Fijalkow [01-06-2012]


Le logement insalubre est une des questions sociales centrales dans les grandes métropoles et notamment à Paris. L’enquête de Pascale Dietrich-Ragon fait apparaître les ambivalences d’un traitement centré sur l’urgence, au risque d’attiser les conflits entre populations mal logées.

 

Recensé : Pascale Dietrich, Le logement intolérable, Presses Universitaires de France, collection le Lien social. 316 p., 25, 50 €.

 

La question du logement insalubre est récurrente dans l’histoire parisienne depuis plus de deux siècles. Divers auteurs ont abordé son inscription dans le champ politique et savant, des mesures juridiques, administratives et techniques jusqu’aux moyens de compter et de cartographier ce phénomène révélateur du fonctionnement des marchés du logement dans les grandes villes attractives que l’on dit aujourd’hui globales [1]. En 1850, la première loi sur le logement insalubre fait de celui-ci un « problème public », engendrant un débat fécond sur la mesure des conditions de logement et leur traitement, par l’expropriation et la démolition de quartiers entiers, le relogement des populations. Mais qu’en est-il des habitants de ces logements ? Sont-ils seulement l’objet de stratégies institutionnelles et politiques ?

 

Insalubres

 

En 2011, lorsque Pascale Dietrich Ragon publie son ouvrage, Le Logement intolérable, aux Presses Universitaires de France, les aspects qualitatifs du taudis parisien ne semblent guère avoir évolué. Malgré l’indéniable modernisation du parc immobilier au cours du XXe siècle, Pascale Dietrich Ragon aurait pu, en se focalisant sur les exemples les plus dramatiques, prendre la langue des hygiénistes qui, au XIXe siècle, dénonçaient les conditions de vie des populations laborieuses et dangereuses [2]. Mais en restant fidèle à son rôle de sociologue professionnelle avertie du caractère relatif de la notion d’insalubrité dans l’espace et dans le temps, sa position s’est avérée sensiblement différente. Certes, Paris, son terrain d’enquête, compte encore 1000 immeubles insalubres et développe en 2002 un énième plan ambitieux d’éradication du phénomène. Mais en même temps la capitale compte désormais 17% de logements sociaux et une infrastructure institutionnelle puissante comme les sociétés d’HLM et les sociétés immobilières d’économie mixte (dont la Société immobilière d’économie mixte de Paris – SIEMP – au sein de laquelle l’auteure a mené son étude). Avec 100 000 demandeurs de logements sociaux qui sollicitent un refuge face à l’envol des prix immobiliers et des loyers du secteur privé (plus d’un quart de leurs revenus), la municipalité se trouve confrontée à une population stigmatisée, précaire et issue de l’immigration, rejetée par les bailleurs sociaux traditionnels et à la merci d’un sous-marché privé du logement « taudifié ».

 

Face à cette demande multiforme, le plan développé par la municipalité se structure avec le soutien de la SIEMP en trois niveaux : au sein des opérations d’aménagement dans lesquelles les habitants sont relogés en priorité, au sein des copropriétés privées dans lesquelles la Ville est présente et enfin dans les opérations programmées de réduction de l’habitat dégradé d’immeubles privés. Ces sections institutionnelles constituent le panel de l’enquête menée par Pascale Dietrich Ragon auprès de plus de 500 ménages : comment ces taudis s’inscrivent-ils dans leur trajectoire résidentielle ; comment, alors que les pouvoirs publics semblent se pencher sur leur sort, les ménages développent-ils des stratégies leur permettant d’obtenir ce bien rare et convoité qu’est le logement social ? Et, enfin, quels arguments de justice développent-ils pour justifier leur rang de prioritaire ?

 

Devenir prioritaire

 

Cette dernière question n’est pas innocente. Pascale Dietrich Ragon souligne avec justesse combien le sentiment courant d’indignation, consubstantiel aux situations de la vie dans les taudis, a développé au nom des « valeurs humanitaires » un vocabulaire (la loi parle désormais de logements « indignes » et « indécents ») et des pratiques qui confinent l’aide publique aux « plus défavorisés » dans une logique aussi réparatrice que minimaliste et surtout incapable d’opérer des choix de priorité entre des urgences aussi criantes les unes que les autres. Face à ces discours de bonnes intentions rarement suivies d’effets concrets (dont témoignent d’ailleurs les rapports d’exécution de la loi DALO [3]), Pascale Dietrich Ragon propose fort pertinemment une étude des stratégies des habitants prenant acte des postures de l’action publique, telles qu’ils les perçoivent.

 

Ainsi, la définition du « logement intolérable » qu’elle décrit n’est ni le résultat de la confrontation de normes techniques, ni l’aboutissement de pondérations sociales mais le résultat de la tension qui se joue entre plusieurs acceptions de la notion de justice, venant des travailleurs sociaux, des techniciens, des habitants et de leurs propriétaires. Elle révèle que la définition du logement insalubre est issue d’un rapport social entre plusieurs acteurs privés et publics, habitants inclus.

 

En menant une enquête d’observation participante auprès de la SIEMP d’une part et une enquête par questionnaire auprès des habitants visés d’autre part, Pascale Dietrich Ragon met au jour la logique de l’urgence. Pour les institutions comme la municipalité, le pragmatisme face aux situations héritées de la politique précédente, se partage avec l’impératif d’image politique et l’humanitaire. Mais face à la gestion de la pénurie la municipalité est conduite à limiter les relogements dans les immeubles qu’elle a acquis et qui sont habités par les plus défavorisés, quitte à admettre les relogements exceptionnels, notamment pour des raisons caritatives. Du côté des habitants, comme des associations, les errements de telles politiques conduisent au développement de logiques du pire, les amenant à des comportements étiquetés comme « déviants » par les pouvoirs publics : dégradation de l’appartement, refus de payer son loyer pour se retrouver à la rue, rejet des précautions contre le saturnisme infantile, etc. Les habitants, qui développent donc une connaissance fine des dispositifs institutionnels, sont amenés à considérer sur un plan symbolique les éléments qui rendent visible l’urgence de leur cas. En résulte, comme le montre Pascale Dietrich-Ragon, un « pauvre jeu » qui peut conduire les mieux dotés en points de priorité à intégrer les structures associatives contestataires et les moins dotés à exprimer leur perte de confiance à l’égard des pouvoirs publics et des associations, la non reconnaissance de leur mérite et de leur statut, la légitimité de leur aspiration (scolaire) voire l’urgence sanitaire (cas de saturnisme des enfants notamment).

 

De ce jeu de rôles et de « lutte des places » résulte un bilan contrasté : 44% des personnes rencontrées par l’auteure sont toujours dans leurs appartements qui ont parfois fait l’objet de « travaux palliatifs », 19% ont déménagé par leur propres moyens et 37% ont été relogés et « reclassées » dans le secteur social.

 

La pérennité d’une notion… et d’une situation

 

Ce résultat est certes intéressant. Sans doute, le lecteur aura la curiosité d’en savoir plus encore sur ce que sont devenus ces différents ménages, dispersés aujourd’hui au nom de la « mixité sociale » dans des quartiers qui leur sont étrangers. Le livre de Pascale Dietrich Ragon incite donc à d’autres enquêtes sur les mêmes ménages dix à vingt ans plus tard, à l’instar des études américaines sur la « déségrégation ». De même il montre que la pérennité de la notion d’insalubrité au cours des deux derniers siècles s’explique moins par un retard des pratiques que par la constance d’une scène urbaine révélant l’attractivité de la ville pour les plus riches et les plus pauvres et l’attachement des acteurs publics à la rendre peu ou prou acceptable pour tous. Enfin, il montre comment l’émergence d’une « pensée humanitaire » dans le champ du logement conduit à réduire le rôle du parc social aux plus « démunis », au détriment d’une politique plus rigoureuse et plus soucieuse de perpétuer le modèle généraliste du logement social français, qui compte tenu de l’étendue de sa gamme destinée aux revenus moyens et faibles, permet à 60% des ménages français d’y prétendre [4].

 

par Yankel Fijalkow [01-06-2012]

 

 

Notes


[1] Roger-Henri Guerrand, Deux siècles d’habitat social, Paris, La Découverte, 1992 ; Claire Levy-Vroelant, « Le diagnostic d’insalubrité et ses conséquences sur la ville : Paris 1894-1960 », Population, vol. 54, n°4-5 (1999), p. 7077-743 ; Yankel Fijalkow, La construction des îlots insalubres, Paris 1850-1945, l’Harmattan, 1998.

[2] Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses, Paris, Librairie académique Perrin, 2002 [1958].

[3] Comité de suivi de la mise en œuvre du droit au logement opposable, L’État ne peut pas rester hors la loi, décembre 2010.

[4] Sur ce point : Yankel Fijalkow, Sociologie du logement, Repères, La Découverte, 2011 ; Noémie Houard, Loger l’Europe, le logement social dans tous ses États, La Documentation française, 2011.

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 17:00

 

 

 

 

Lire la suite : Comment obtenir le diplôme ou l'Attestation de niveau B1 oral en langue française ? 2/2

 

 

 

 

 

 

photo1-cours-de-francais-langue-etrangere-et-scolaire offre

 


Pour obtenir la nationalité française, il faut prouver son niveau de pratique de la langue.


Le candidat doit fournir au choix, un diplôme ou une attestation :


-          Un diplôme français de niveau égal ou supérieur au brevet des collèges, délivré en France ou à l’étranger ou le diplôme d’études en langue française (ELF) de niveau B1

Le niveau B1 correspond à celui d’un élève en fin de scolarité obligatoire apte à « écouter », « prendre part à une conversation », « s’exprimer oralement en continu ».

-          Une attestation : délivrée par un organisme doté du label « Français Langue d’Intégration » (FLI) agréé par le ministère de l’intérieur, de l’outre –mer, des collectivités territoriales et de l’immigration ( le centre international d’études pédagogiques, la chambre de commerce et d’industrie de Pars, l’université de Cambridge ou l’Education testing service).

 

 

Centre international d'études pédagogiques (CIEP) Pour obtenir une attestation

Par téléphone : +33( 0)1 45 07 60 00

Par courrier : 1, avenue Léon Journault
92318 Sèvres Cedex

Par messagerie : En utilisant le formulaire de contact.  

Par télécopie : +33 ( 0)1 45 07 60 71

 

Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) Pour obtenir une attestation

Par téléphone :+33 ( 0)1 49 54 28 49

Par courrier : 28, rue de l'Abbé Grégoire - 75279 Paris Cedex 06

Par messagerie : http://www.francais.ccip.fr/

 

ETS-Global Pour obtenir une attestation

Par téléphone : +33 ( 0)1 40 75 95 48

Par courrier : 43/45 rue Taitbout
75009 Paris

Par messagerie : Accès au formulaire de contact.  

 

Bulats Dvlp manager University of Cambridge Pour obtenir une attestation

Par téléphone : +33( 0)1 42 22 56 01

Par courrier : 101, boulevard Raspail
75270 Paris Cedex 6

Par messagerie : Accès au formulaire de contact  

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Source :

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