Nous nous sommes rencontrés en janvier 2004 lorsque nous avons commencé le tai chi chuan dans notre école d’arts martiaux à Paris (J’avais déjà deux années de pratique dans une autre école).
C’est à cette époque que nous avons commencé à nous entraîner ensemble en particulier à Montmartre au Square Junot. Et nous sommes devenus les meilleurs amis du monde. Nous avons préparé nos passages de grades à deux, et nous poursuivons nos séances de travail avec d’autres élèves le dimanche matin.
Il est célibataire et vit dans un hôtel meublé du 9ème arrondissement près de Montmartre, dans un appartement plutôt spacieux situé au 6ème étage sous les toits. L’établissement est propre et bien tenu et le loyer est adapté à son budget.
Au début de l’hiver la nouvelle tombe : le propriétaire a décidé de rénover l’immeuble et de le transformer en hôtel de tourisme. Les locataires doivent quitter l’hôtel avant le mois de mai 2010.
Or mon pote a de s revenus modestes – atteint d’une grav e maladie il bénéficie de l’Allocation Adulte Handicapé –, n’est pas en mesure d’exercer un métier, et ne peut accéder au parc privé de location immobilière.
Nous nous mettons aussitôt en ordre de bataille :
1 – Rendez-vous avec l’assistante sociale de la Mairie
2 – Faire une demande de logement social
3 – Lister les str uctures d’accompagnement pour la recherche de logement pour les handicapés
4 - Faire un recours dans le cadre de la loi DALO, qui favorise en particulier les handicapés.
Nous effectuons toutes ces démarches.
Nous apprenons que l’hôtel ne fait pas l’objet d’une fermeture par arrêté préfectoral, et que le début des travaux est repoussé au mois de juillet.
Fin mars 12 locataires habitaient encore l’immeuble. Deux personnes âgées vont déménager dans des appartements adaptés. Une jeune femme a trouvé un logement par l’intermédiaire de son employeur, et une autre personne a aussi trouvé. Il restera donc 8 personnes dans les semaines qui viennent.
Début mars, les derniers occupants de l’hôtel sont invités à une réunion à la Mairie en présence du représentant du Maire, d’une responsable des services sociaux et de « Paris Solidarité Habitat » (Emmaüs / Fondation Abbé Pierre).
A cette occasion les propos rassurants qu’ils leur avaient été tenus précédemment leur ont été répétés et confirmés.
« Paris Solidarité Habitat » les a informés qu’ils ont déjà défendu avec succès plusieurs cas analogues, et s’engage à les défendre en cas de me naces ou de pressions exercées par le propriétaire. En l’absence de bail de location, même dans un hôtel meublé, le propriétaire de l’établissement ne peut contraindre les locataires à quitter leur logement.
En conséquence les locataires peuvent conserver leur logement jusqu’au début de la procédure d’expulsion qui peut durer un à trois ans. Délai qui permettra aussi à la Mairie de trouver une solution de relogement conforme aux attentes des locataires.
Le représ entant de la Mairie étudiera les dossiers cas par cas ; quant aux handicapés et personnes âgées l’assistante sociale les prendra en charge.
De mon côté j’ai pris contact avec Habitat et Humanisme qui me rappelle aujourd’hui, pour préciser que mon valeureux camarade de combat – Ah la virile amitié des compagnons d’armes -, pour conserver ses droits n’a pas intérêt à quitter son logement.
Et moi je veille au grain.
Fidélité, loyauté, persévérance, solidarité.
Fraternité dans l’amitié.
L’amitié se forge par l’action, pas avec des mots qui sortent de la bouche.
Et je lui rends hommage ici parce que sans lui, je ne serai pas aussi avancé en tai chi.
Et sans le chi cong, le tai chi, le yoga, la méditation, une alimentation diététique, serait-il toujours de ce monde ?
Dans la vie cet ami puise son énergie et sa force contre la maladie. Quand il me suffit de
vivre sans effort pour lui donner un peu d'énergie.
J’ai dit
Plume Solidaire
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