Mise à jour le 22 mars à 9h30
L’entretien d’Alain Bentolila, linguiste, professeur à la Sorbonne, dont j’ai publié l’article dans le Nouvel Economiste du 23 février, fait de mon point de vue le tour de la question de l’illettrisme et de l’analphabétisme en France, et ailleurs.
Par différents canaux, je suis invité à assister au colloque Pouvoir lire le monde qui se veut une après-midi de réflexion sur l’illettrisme.
Ce n’est pas que je fasse la fine bouche, ou que je boude a priori tous les colloques. Ni que je sois enclin à me plaindre ici du constat que notre association ne soit pas éligible au soutien financier de la fondation invitante. Car si nos prestations n'oeuvrent pas contre l'illettrisme, elles n'en combattent pas moins les conséquences bien réelles dans la vie des publics concernés par ce colloque. Et si vous avez connaissance d'une fondation qui finance les écrivains publics, n'hésitez pas à me faire savoir que j'erre dans l'erreur.
Par ailleurs, que la Société Nationale des Chemins de Fer Français construise une partie de sa communication sur l’aide à l’illettrisme, se substituant ainsi à la fonction régalienne d'éducation non moins nationale de l’Etat, me conduit à me demander si un jour une grande banque n’aura pas intérêt à financer les médicaments non remboursés par la Sécurité sociale au bénéfice des personnes en situation de précarité, comme les grandes marques de distribution se sont engagées cette année à financer les Restos du Cœur ?
Quelle entreprise financera un jour pour mettre en valeur son image, le coût des secours héliportés en haute montagne pour sauver les skieurs hors piste, décidés à se faire plaisir à tout prix - si je puis dire - ; en dépit de tous les dangers et en enfreignant les principes de sécurité élémentaires (c'est en amoureux de la haute montagne que j'en parle) ?
Regardons le programme de cet après-midi : il s'agira de nous engager dans une :
"réflexion profonde, sans exclusive, sur ses causes (de l'illettrisme)
Comprendre, pour mieux agir, tel est l'objet de cette table ronde"
Or la question que je me pose est très simple : quel est l’intérêt d’en savoir toujours plus sur l’illettrisme, quand l’unique fait qui serait susceptible de nous intéresser serait de prendre acte de l’organisation d’une action d’éducation scolaire et post scolaire nationale pour éradiquer l’analphabétisme et l’illettrisme ? Et je précise : à destination des français de souche et de sang, comme des immigrés et des étrangers en situation régulière.
Constater une nouvelle fois cette carence profonde de l’Etat en matière d’éducation ? M’entendre répéter les enjeux fondamentaux que représentent la lecture et l’écriture pour une insertion satisfaisante dans la société française, dans le monde du travail, la vie culturelle et intellectuelle, et le bien être tout simplement ? M’indigner encore sur les causes profondes de cette situation et les motifs qui conduisent au sous-développement d'une partie de la population de notre pays ? Ce colloque sera-t-il l'expression récurrente du syndrome français du "tout savoir, tout comprendre pour accoucher d'une souris" ?
Syndrome de l'entre soi, de la déconstruction et du non agir : d'une forme de conservatisme à la française.
D'ici là je prendrai le temps de consulter et d'interroger les candidats à la Présidence de la
République.
Qui vivra, verra. Devant tant de sollicitations, j’ai fini par m’inscrire.
Mais je vous jure que si je m’ennuie…, je me casse à la récré !
J’ai dit
Plume Solidaire
Programme
13h30 |
Accueil café |
|
14h |
Ouverture par Guillaume Pepy, président de la SNCF La Fondation SNCF et la prévention de l'illettrisme
Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF |
|
14h30 - 16h |
Table ronde : L'illettrisme à qui la faute ?
À l'issue de l'école obligatoire, certains jeunes sont en situation d'illettrisme.
Marie-Danièle Campion, recteur de l'académie de Rouen |
|
16h - 16h20 |
Point de vue Erik Orsenna, écrivain, membre de l'Académie française |
|
16h20 - 16h50 |
Pause |
|
16h50 - 18h20 |
Table ronde : Ce que lire et écrire veulent dire
Lire et écrire : une expérience personnelle, mais aussi la recherche de l'autre, des
autres.
Alain Bentolila, linguiste, professeur à la Sorbonne |
|
18h20 |
Conclusion par Bernard Emsellem, vice-président de la Fondation SNCF |
|
18h30 |
Coktail |
Animation : Claude Costechareyre
*Dgesco : Direction générale de l'enseignement scolaire, ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative.