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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 12:04





Juste avant les départs en vacances des français plusieurs rapports d’ONG font l’actualité. J’en citerais quelques uns :

 

 

afrik.com - Mercredi 24 juin 2009, par Stéphane Ballong

 « Biens mal acquis » de Paul Biya : le rapport à charge du CCFD

L’Ong française dénonce la délinquance financière de plusieurs dirigeants africains…

 


LEMONDE.FR | 11.06.09 |

Délit de solidarité : la FIDH veut forcer la France à s'expliquer

Il ne s'agit pas d'un énième rapport sur un de ces Etats totalitaires enfreignant, bafouant les droits de l'homme. Jeudi 11 juin, la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a publié un rapport sur... la France, intitulé "Délit de solidarité. Stigmatisation, répression et intimidation des défenseurs des droits des migrants". Avec ce document, elle veut désormais saisir différentes instances internationales. Objectif : contraindre la France à s'expliquer sur le "délit de solidarité", un terme que récuse Eric Besson, le ministre de l'immigration…

 

Oxfam

Sommet du G8 - 7 juillet 2009

En amont du G8, Nicolas Sarkozy reçoit les ONG

Le président de la République a reçu mardi à l’Elysée une vingtaine d’ONG françaises, dont Oxfam France - Agir ici. L'occasion pour l'association de rappeler, à la veille du G8, ses attentes en matière de lutte contre le changement climatique et l'aide au développement, et de remettre au président les signatures de la campagne Hold-up international…

 

PNUD / Programme des Nations Unies pour le Développement

Rapport annuel 2009

La crise financière montante qui a atteint son paroxysme en septembre 2008 après plus d’une année d’amples fluctuations des prix des aliments, de l’énergie et des matières premières est venue amplifier une série de chocs qui se propageaient déjà de par le monde…

 



Vous remarquerez sans doute que je vous ai épargné la présentation des Comptes de l'Etat par la cour des Comptes fin mai. Et c'est certainement le grand emprunt national auxquels vont réfléchir nos deux anciens Premiers Ministres - UMP et Socialiste réunis - qui va nous permettre de sortir de notre dette. Car nul n'ignore en France que c'est par l'emprunt que nous sortons de l'endettement. A condition d'investir bien sûr, à long terme naturellement.


Ce n’est pas que ces articles avaient véritablement échappé à mon attention mais je me demande qui concernent, –  quels français : qui, où précisément et combien ? – ces rapports qui dénoncent les atteintes aux droits de l’homme en France, les conditions de l’aide aux pays en voie de développement, les dévoiements financiers de la françafrique, les engagements non tenus en matière de changement climatique ?

 

Autrement à qui et à quoi sont-ils destinés ?

 

Je sais combien le simple fait de poser la question est en soi une quasi provocation. Mais enfin, moi qui devrais me sentir directement concerné  par le rapport de la FIDH (voir dossier de Monsieur K), je dois reconnaître que ce genre de rapport, comme disait l’un de nos très grands hommes d’état de la Vème (République, pas la 5ème Avenue): ça m’en touche une sans faire bouger l’autre !

Pour le moment du moins.

 

C'est que je nourris de plus en plus de doutes, moins sur l'hypersensibilité  humaniste d'une minorité, que sur le faible degré d’élévation de la conscience publique du reste de mes compatriotes : leur civisme à géométrie variable, leur générosité légendaire calculée en fonction des déductions d’impôts, leur sens développé de l’opportunité et leur art du contournement des règles et des principes à des fins privées, leur fabuleux goût pour la décoration et leur merveilleux sens de la gastronomie entre amis...

 

Je me pose deux questions : en quoi ce genre de rapport contribue encore  à  améliorer la situation, je veux dire le destin de l’humanité ? Et dans quelle proportion, dans notre Grande démocratie,  ces informations intéressent-elles les français ?


 

Je me demande s’il n’en est pas de ces statistiques désolantes, comme des « marronniers » dans l’information télévisuelle. Elles reviennent chaque année à l’ordre du jour comme revient chaque année la séquence télévisuelle des départs et des retours de vacances. Elles font traditionnellement partie de notre paysage informationnel.

 

Pourrions-nous dire pour autant que si ces rapports n’existaient plus ils nous manqueraient ? Je ne suis pas certain que la majorité de mes compatriotes l’affirmerait au jour d’aujourd’ui.

 

En tous cas, si la séquence des vacances nous montre un moment heureux dans la vie des français, la répétition des mauvaises nouvelles serait plutôt pour les inciter à tourner le dos - par lassitude ou par idéologie -, à ces informations qui sont pourtant les marqueurs des progrès de la Fraternité nationale ou globale. Car, portées à la connaissance du public, dans ces domaines, elles sont celles qui comptent réellement pour définir des objectifs, adapter les méthodes, et agir efficacement en pleine connaissance des causes.

 

Quand bien même serions nous conscients que ces causes ne sont guère plus que celles de quelques uns !



 La question n’en reste pas moins de savoir si, par exemple, depuis le dernier rapport sur l'état de nos prisons - légué par Rachida - le système carcéral s'est amélioré ? Est-ce qu’il y a la moindre manifestation populaire ou élitaire pour améliorer le sort des détenus en France ? Les documentaires télévisuels sur ce sujet ont-ils sensibilisé nos compatriotes à cette Honte Nationale qu’est l’état de notre système pénitentiaire ? Est-ce que cela nous affecte le moins du monde dans nos relations dans l'image que nous avons de nous-mêmes vis-à-vis des autres pays ?

 

Je n'y crois pas une seconde. Je n’en pense pas un mot. Et j'en suis tout marri.

 


Existe-t-il par ailleurs « un délit de solidarité en France » comme l’affirme il est vrai après enquête, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme ? Ce n’est pas impossible mais si cette interprétation - en toujours naïf que je suis -  me paraît pour le moment un peu abusive, le diagnostic est bien conforme à l’évolution de la culture d’Etat actuelle.


 

Chaque thématique doit donc être traitée séparément en fonction de ses problématiques propres.

 


Ces rapports, n’auraient-ils pas aussi une autre fonction ? Un autre sens que je qualifierais de paradoxal, à contremploi en quelque sorte ?


 

Ne sont-ils pas simplement le rappel que, certes ces situations humaines sont une réalité tangible, mais une réalité qui nous renvoie à une posture d’humilité, par impuissance dans une large mesure. Le contraire de la posture du victorieux humble, vous voyez ? Ainsi, désormais en lieu et place d’un idéalisme désuet qualifié de rousseauiste, d’une nécessaire solidarité, d’une obligation de moraliser en partie les relations entre les hommes ; ces documents, ces alertes et ces cris d’alarme ; ces diagnostics d’experts qui mesurent des « situations qui ne s’arrangent pas » ou qui se sont améliorées mais qui se dégradent (la faim dans le monde par exemple), seraient le rappel du fait que les buts des projets qui les motivent sont hors de notre portée, inatteignables…

 

Et encore plus aujourd’hui qu’hier.

 

Ils seraient une injonction à nous accoutumer à l'idée que depuis si longtemps qu'il en est ainsi, la "situation des droits de l'homme en France" restera ainsi encore longtemps.

 

En clair le message serait : la question des droits de l'homme en France n’est plus d’actualité, n'est plus dans l'air du temps. Sauf quand l’hyper Président s’en occupe avec ou sans son épouse.

 

Qui n'a ressenti l'horreur de la détention d'Ingrid Bétancourt et la joie de sa libération récompensant les efforts de notre Président ? N'avons nous pas connu un grand moment de consensus national ?

 

Désormais il y a récession économique et  chômage. Point final. Cela suffit à occuper les esprits. Nos difficultés sont suffisantes pour qu’elles nous dispensent de nous intéresser à celles de ceux qui souffrent beaucoup plus que nous. A côté de nous en France, ou loin de nous à l’étranger. A nous intéresser à ceux pour qui les mots vacances et congés payés n’ont aucun sens. Dont le problème n’est pas de choisir un restaurant pas cher pour ce soir avec vue sur la mer ; mais plutôt dans la cabane près de la plage avec quoi s’alimenter ce soir, puisqu’il n’y a plus de poissons dans la mer.

 

C’est à cela que je pense en regardant ce « marronnier » que sont ces files de voitures aux péages des autoroutes.

 

L’absence de suites – satisfaisantes - aux préconisations des experts des ONG serait devenue avec le temps un fait de nature, un invariant. Cela signifierait que par conséquent il vaut mieux peut-être maintenant ouvrir les yeux et devenir - enfin - réalistes.

 

En nous occupant exclusivement de nos affaires personnelles – travailler, travailler, travailler….- au lieu de perdre notre temps et notre énergie en d’admirables mais vaines causes. En consacrant nos efforts à nous adapter à la société civile que génère semaine après semaine notre hyper Président et son équipe : heures supplémentaires pour ceux qui travaillent, démantèlement de la loi sur les 35 heures hebdomadaires, travail le dimanche, rallongement de la durée du travail (67 ans ?), Pôle Emploi super performant… Et en essayant de supporter cette pression génératrice d’angoisse de l’avenir.

 

A propos, à quand l’inéluctable réduction des congés payés annuels ?

 

Je me demande même, si ces rapports ne font pas partie de l’arsenal idéologique sarkozien dont la politique consiste, à couvrir d’un voile de « compassion » supposée extraite - du moins en partie - de la culture de gauche, une politique volontariste de dérégulation, de déréglementation, de privatisation chronique et quasi pathologique.

 

J'aimerais tant me tromper, et espérer de mes concitoyens.



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